Algérie

Réhabilitation du patrimoine dans les zones de conflits



30 millions de dollars seront consacrés dans les trois prochaines années pour réhabiliter le patrimoine dans les zones de conflit.Un premier appel international à projets est ouvert jusqu'au 15 mars, lancé par l'alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflits (Aliph). Cette toute jeune fondation suisse et organisation internationale a été créé par la France et les Émirats arabes unis en 2017, à la suite de la conférence d'Abou Dhabi de décembre 2016 sur la protection du patrimoine en péril. L'appel s'adresse à des projets de prévention, de protection ou de restauration de lieux ou de bâtiments qui auraient été endommagés par des conflits en Afrique, au Moyen-Orient ou dans toute autre région.
Depuis l'été dernier, l'Aliph a commencé sa mission, soutenant plusieurs projets concrets, notamment la reconstruction du monastère de Mar Behnam détruit par Daech en 2015. Situé au nord de l'Irak, c'est un lieu symbolique de pèlerinage pour les musulmans, les chrétiens, les Yézidis. Le projet a été porté par l'ONG française Fraternité en Irak, un architecte a travaillé sur place avec des équipes locales et un archéologue irakien. L'aide de l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine en zone de conflits s'est élevée à 250 000 dollars.
Reconstruire le musée de Mossoul
L'Aliph travaille également à la réhabilitation du musée de Mossoul. La Smithsonian Institution, institution de recherche scientifique américaine, le musée du Louvre et les autorités irakiennes en charge du patrimoine, étudient les possibilités de réhabilitation. Les missions sur le terrain sont encore difficiles, car la zone est minée et la sécurité mal assurée. Mais les recommandations faites par ces deux grandes institutions permettront aux autorités irakiennes de prendre des décisions concernant le musée. Pour l'instant, l'Aliph soutient l'étude à hauteur de 480 000 dollars. Pour la reconstruction, d'autres partenaires interviendront.
Un premier appel international
Valery Freland est le directeur exécutif de l'Aliph. Ce premier appel international sélectionnera des projets partout où il y a une zone de conflits, une zone post-conflits ou une zone de tension (terrorisme, guerre interétatique, guerre civile), en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde, explique-t-il. «Nous, on intervient partout où il y a une zone de conflit ou une zone post-conflit, voire une zone de tension. Donc on pense à des pays comme l'Irak, comme le Mali, mais il y en a bien d'autres.
Ça va d'un inventaire d'un musée à la numérisation de ses collections, en passant par une protection sur le terrain, des sacs de sable, etc., pour protéger une collection, ou encore la restauration d'un musée. Donc, vraiment, c'est très large, et il faut présenter son projet via une ONG, une organisation internationale, des établissements culturels?» Les projets, petits ou grands, devront être présentés via une organisation internationale ou une ONG locale expérimentée sur ce type de zones difficiles. L'Aliph dispose actuellement de 60 millions de dollars en caisse, 30 millions seront dépensés sur les trois prochaines années.
Les aides d'urgence
La fondation intervient également en urgence. Tout opérateur qui aurait besoin d'une protection patrimoniale rapide peut saisir l'Aliph via son site internet. Les aides d'urgence peuvent aller jusqu'à 75 000 dollars, avec des réponses rapides, par exemple pour payer la reconstruction de murs ou de fenêtres pour protéger des collections. La fondation est financée par de nombreux donateurs privés et publics : l'Arabie Saoudite, le Koweït, le Luxembourg, le Maroc, la Chine et la Suisse. Le mécène suisse Jean Claude Gandur, The Andrew W. Mellon Foundation et le collectionneur et mécène américain Thomas S. Kaplan. Les projets sélectionnés seront étudiés par un comité scientifique présidé par Jean-Luc Martinez, président du Louvre. L'appel d'offres sera clôturé le 15 mars, avec des décisions en juin.


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