Algérie

Réhabilitation du Ksar de Taghit



Réhabilitation du Ksar de Taghit
Projet mené avec la contribution de la communauté européenne.
REHABILITATION DU KSAR DE TAGHIT

Réhabiliter c'est restaurer l'estime,

Au sud-ouest de l'Algérie, dans la vallée de la Saoura se situe Taghit. Son espace territorial se compose de trois ensembles naturels différents morphologiquement. Ces ensembles sont omniprésents et structurent le territoire. Le reg, plateau rocailleux, l'erg occidental, vaste étendue de dunes de sable et une dépression qui traverse longitudinalement cet ensemble en séparant le reg de l'erg.
Le biotope est loin d'être monotone, une composition originale qui donne à cette région, cet aspect à la fois continu et varié. L'existence de gravures rupestres témoigne d'une présence humaine ancienne. C'est dire que c'est un lieu viable et porteur de potentialités de développement puisque depuis longtemps des hommes ont jugé utile de s'y installer et d'être en symbiose avec les composantes de ce lieu.

Autrefois, les Oasis de la Saoura, du Gourara et du Touat étaient situées sur les voies de communication transsahariennes qui structuraient le territoire. La complexité des superpositions et des pratiques de ces voies, qu'elles soient commerciales comme les pistes caravanières du sel et de l'or vers l'Afrique, ou bien celles des parcours des confréries religieuses reliant l'Afrique du nord à la Mecque, entraîne des luttes pour le contrôle de ces réseaux de communications.
La pratique de ces réseaux induit des échanges des biens et des idées qui tendent vers une culture unifiée qui s'étend sur les oasis sahariennes. Cette situation favorise ainsi l'émergence de ksour où la transmission des techniques d'irrigation et des foggaras, les techniques de construction, les langues, l'écriture et les coutumes constituent une richesse, toute en cohérence avec le milieu oasien. Les signes de celle-ci sont de nos jours visibles et vérifiables.

Ancien village fortifié, le Ksar de Taghit est bâti sur la pointe de l'éperon rocheux qui tombe à pic sur l'oued Zousfana. Les habitations en architecture de terre y sont groupées dans un enchevêtrement paraissant à première vue inextricable, au milieu duquel la mosquée dresse son minaret. On pénètre dans le Ksar par une unique porte qui s'ouvre dans sa partie haute nous entraînant dans un dédale de ruelles qui se faufilent entre les maisons, montant, descendant, changeant brusquement de direction selon les caprices du sol et le génie des bâtisseurs. Certains passages sont entièrement couverts où il règne souvent une obscurité garante de l'intimité des lieux. Un espace un peu plus large dénommé Rahba servant d'élément régulateur du Ksar et du groupement humain. Lieu d'expression, de fête et de réunion. Le Ksar donne une impression de densité et d'unité par le regroupement. Cette densité confortée par l'existence d'un rempart, contribue à renforcer la comparaison de Taghit avec une pierre enchâssée dans une belle bague.


Le travail mené depuis maintenant une dizaine d'années par la Fondation des Espaces Ksourien traite les aspects immatériels, en aménageant les conditions qui redonnent au ksourien un espace où il exprime toute la beauté de sa vision du monde.

Les activités de la Fondation des Espaces ksourien touchent :

• A reconstruire une image négativisée de l'habitat en terre, en organisant des échanges nationaux et internationaux, sous formes d'ateliers d'associations ou d'universités, de chantiers expérimentaux.
• A former sur les métiers de construction de terre, un chantier école est ouvert et des sessions de formation de jeunes artisans en donnant un contenu technique et scientifique à la connaissance empirique transmise de génération en génération.
• A valoriser les métiers féminins traditionnels de tissage et de vannerie à travers un apport en matériel et matériaux avec un encadrement et ce, en les organisant en coopératives de production et commercialisation de leurs produits.
• Former et informer sur les structures associatives à travers des ateliers de montage de projets.
• A Requalifier les Ksourien souvent victime d'une perte d'identité ou d'un complexe vis à vis d'une « modernité » souvent très mal vécue, en le réconciliant avec leurs atouts à travers une série de publications d'ouvrages artistiques destinés au grand public sur les espaces ksourien.

Notre expérience à travers nos actions dans le cadre du développement communautaire et la lutte contre la pauvreté, nous amène à croire que si nous faisons appel à tout ce qu'il y a de beau dans l'être humain, les résultats sont au-delà de ce que nous pouvons prévoir car s'il y a une valeur universellement partagée au-delà des lieux et des cultures c'est bien la beauté.

Le projet de réhabilitation du ksar de Taghit touche l'aspect immatériel en confortant une démarche de restauration d'une partie du ksar. Cet aspect immatériel est approché par plusieurs résultats dont :


Résultat 01 : Un chantier école pour la formation aux techniques de construction de la terre est lancé.
Résultat 02 : Les métiers féminins de tissage sont revalorisés.
Résultat 03: L'identité ksourienne est redéfinie et réhabilitée.
Résultat 04: Les jeunes savent s'organiser et répondent aux exigences du moment.
Résultat 05: La promotion du projet est assurée en vue d'une démultiplication.

Le projet s'étale sur une durée de deux années.

Un atelier d'échange international a été réalisé avec une association de protection du patrimoine française avec montage financier (ambassade de France, service culturel). Cet atelier visait à valoriser :
• l'espace ksourien et l'architecture de terre
• l'acte de bâtir selon les méthodes anciennes (Touiza).

Un chantier école pour former des artisans aux techniques de la terre, session de formation de 13 semaines en donnant un contenu scientifique aux techniques empiriques est en cours.
Une session de formation de femmes au tissage est en cours.
La réalisation d'un ouvrage écrit catégorie (beaux livres) intitulé « TAGHIT » est en cours, traitant de l'espace ksourien et son biotope ainsi que l'expérience de réhabilitation immatérielle que traite le projet de la Fondation des Espaces Ksourien. Les participants ont été ciblés suivant leurs compétences certaines et cela dans les domaines suivants :
Ecrivains, géographes, aménageurs du territoire, archéologue, architectes, anthropologues, historiens, photographe d'art professionnel.

Le projet a permis à l'association de définir des partenaires partageant les mêmes visions et objectifs afin de concourir à pérenniser les actions à mener pour valoriser le patrimoine de l'espace ksourien et son biotope.

Le support du projet de la Fondation des Espaces Ksourien devient un potentiel pondéré pour des actions diverses touchant les aspects différents tels que les patrimoines matériel et immatériels, l'environnement à travers l'écosystème de l'espace oasien, l'espace ksourien et son biotope ainsi que le développement communautaire et la lutte contre la pauvreté.



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