Plutôt que de réagir vigoureusement pour mettre un terme à la cacophonie créée par ses proches collaborateurs autour du dossier cession au profit du gouvernement algérien des 49% des parts d'actions du capital social ArcelorMittal, Algérie (AMA), ArcelorMittal Tébessa (AMT) et ArcelorMittal Pipe et tubes AMPT, le ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb a préféré se mettre en sourdine.Ce qui expliquerait les instructions qu'il a données pour tout ce qui a trait à la communication avec les médias. «Je suis le seul à communiquer. J'interdis à quiconque des responsables de le faire», avait-il instruit ses proches collaborateurs des structures de son secteur dont les chefs d'entreprise. Ce qui lui a permis de manipuler autant que faire se peut les informations sur le dossier de la cession des actifs des trois filières et celui de la réhabilitation des installations du complexe sidérurgique El-Hadjar.C'est ce que révèle un des proches collaborateurs du Premier ministre Abdelmalek Sellal. «Il va devoir en payer les conséquences à brèves échéances», a ajouté la même source faisant allusion à une éventuelle mise au placard de Bouchouareb. Cette déclaration est ponctuée par : «espérant qu'il n'y aura pas de dégâts sur les travaux de réhabilitation des installations de production du complexe sidérurgique El- Hadjar. Notamment, la rénovation du haut fourneau prévue pour être réceptionnée le 4 août prochain au plus tard».Ce remue-ménage autour de ce dossier ne paraît pas perturber les 250 techniciens belges et portugais chargés de l'opération montage du 2e haut fourneau (H.F). Logés à l'hôtel Seybouse International depuis leur arrivée, il y a quelques semaines, ils poursuivent quotidiennement leurs activités. Il reste que ces derniers jours, une effervescence caractérise les services du Premier ministère. Informé que des données erronées lui ont été communiquées par son ministre de l'industrie lors de la visite de travail qu'il a effectuée au complexe sidérurgique El-Hadjar (CSEH), le Premier ministre Abdelmalek Sellal n'a pas pu retenir sa colère.Notamment en ce qui concerne le dossier de reprise de la totalité des actifs du capital social des 3 filiales algériennes ArcelorMittal. Cette colère est d'autant plus justifiée quand on sait que depuis 7 octobre 2015, date de la conférence de presse qu'il avait animée dans ce même complexe, Abdesselam Bouchouareb n'a pas cessé d'affirmer que la reprise des actifs du capital social des trois entités de production sidérurgique par le gouvernement algérien, est effective. «Le groupe ArcelorMittal se limitera à une mission d'assistance technique à l'opération réhabilitation des installations de production du complexe», avait précisé Bouchouareb.Il a réitéré cette même affirmation lors la visite de travail du Premier ministre dans la wilaya de Annaba et en présence des responsables du groupe indien qui avaient paru étonnés. Il s'avère que neuf mois plus tard, la reprise en question est qualifiée de «simple proposition algérienne» par le groupe ArcelorMittal. Ce que prouve du reste leur mainmise totale sur la gestion des activités des trois filiales. Au vu de la colère qu'il a publiquement exprimée ces dernières 48 heures, Abdelmalek Sellal semble avoir pris conscience qu'il a été constamment mal-informé sur la situation de la sidérurgie algérienne.Outre l'absence de toute démarche dans le sens de la réappropriation par l'Algérie de ses unités de production sidérurgiques cédées depuis 15 années à l'indien ArcelorMittal, il y a le retard de la relance de la production de l'acier sous le label algérien «Imital». Or, elle était prévue le 22 février 2016 pour atteindre rapidement 1,2 million tonnes/an d'acier liquide et que l'opération réhabilitation réalisée pour plus de 900 millions de dollars est créatrice de richesses et d'emplois.Cette cacophonie fait l'affaire du groupe indien. Ses responsables ont adopté la stratégie du profil bas. Ce qui ne les a pas empêchés de mettre en alerte leurs avocats pour intervenir rapidement au moindre faux pas des Algériens. Pour l'heure, bien qu'ils aient mal digéré le choix porté par les Algériens sur les techniciens belges et portugais retenus pour l'opération montage du HF, le groupe indien donne l'impression qu'il détient non pas 49% du capital social, mais la totalité, ce qui aurait imposé au Premier ministre de mettre en place une équipe de crise.Elle serait chargée de préparer notre pays aux conséquences que pourrait générer un désaccord de dernière minute sur la signature du contrat de cession des 49% des actifs encore en possession du groupe indien et pour également limiter d'éventuelles conséquences négatives sur le redémarrage de la production algérienne de l'acier. C'est dans ce sens que le Premier ministre aurait fait appel à des experts avec pour objectif de formuler des avis destinés à la chefferie du gouvernement.
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Posté Le : 23/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com