Algérie

Réhabilitation de l'élevage: La viande cameline pour casser les prix



Les lobbies de la viande, notamment blanche, continuent à imposer leur dictat en manipulant et spéculant sur les prix. D'autres empêchent tout débat sur la diversification de la consommation des viandes en Algérie. Personne ne parle de l'élevage pour la production de la viande cameline ou la production caprine, un créneau complètement négligé en Algérie, en dépit des potentialités existantes. Le comble est de savoir que l'Algérie, qui était autrefois exportatrice de viande rouge « un million de tête d'ovins destinés à l'exportation avant l'indépendance », est devenue aujourd'hui importatrice, notamment de viande bovine, pour répondre aux besoins des consommateurs. Et avec des prix exorbitants oscillant entre 1.200 et 1.600 DA. Hassane Menaouer, président de l'association El Amane de protection des consommateurs, a préconisé le recours à la diversification de la consommation de la viande rouge, avec la possibilité de réduire les prix en dessous de 1.000 DA. Et ce, au lieu de recourir à l'importation. Sachant, dit-il, que l'importation des « vaches sur pieds, la viande et les aliments de bétail sont de l'ordre de 50% » des besoins. Toutes ces questions ont été débattues par des professeurs d'université, des experts dans le domaine de l'agriculture et de la santé animale, des médecins et des sociologues, lors d'un séminaire de deux jours organisé par l'association des consommateurs El Aman, à l'hôtel Rym, dans la wilaya de Béni Abbès. Le thème principal de cette rencontre «La réhabilitation de l'élevage et de la diversification dans la consommation des viandes». L'expert et consultant en filière agroalimentaire, Nouad Mokrane, a regretté le fait qu'après l'indépendance, notre pays s'est tourné vers l'importation des viandes rouges après avoir développé une politique qui consiste à stocker le cheptel au lieu de restituer la production et reconstruire notre unité pastorale. Le chercheur, Lazereg Messaoud, du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), a précisé que la consommation de la viande ovine en Algérie est à hauteur de 60%, la consommation de la viande bovine tourne autour de 30% et la viande cameline et caprine ne dépassant pas les 10%.Le chercheur à l'université de Ouargla, Adamou Abdelkader, a regretté pour sa part l'absence de diversification dans la consommation des viandes en Algérie. En précisant qu'en dépit de l'étendue de notre Sahara, la viande cameline est consommée à hauteur de 4% seulement au niveau national et à 50% à Tindouf et à Tamanrasset. Pourtant, elle est très bénéfique pour la santé et elle est également cédée à des prix concurrentiels. Il a regretté le fait que l'élevage des chameaux soit complément marginalisé, avec l'absence de recherche et d'études sur cette filière. Il a affirmé que l'intégration de l'élevage camelin pourra nous assurer la diversification dans la consommation des viandes, mais aussi la diversification des revenus à travers, par exemple, la production de la gélatine cameline et la récupération de la peau des chameaux qui est prise gratuitement par les Maliens et Nigériens. Le chercheur universitaire, Benaïssa Mohamed, du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra, a affirmé que nous sommes très en retard en matière de développement de l'élevage camelin en Algérie, au moment où il y a une émergence de la viande cameline en Europe.
Et d'affirmer que l'Australie arrive aujourd'hui à exporter de la viande cameline vers les pays du Golfe, d'ailleurs même le Soudan et la Somalie exportent la viande cameline vers ces pays. Le wali de Béni Abbès, Saad Chenouf, a souligné lors de son intervention la nécessité de relever le défi sachant que cette année a été décrétée par le président de la République « l'année de l'économie et l'année de l'autosuffisance ». Il a affirmé que tous doivent ?uvrer pour atteindre cet objectif.


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