S?il était encore parmi nous, il aurait soufflé sa 70e bougie sous le regard attendri de ses enfants. Depuis sa création, l?ASM a eu des joueurs de grande valeur dans des styles différents, mais la «manière» de Pons aura été inégalable.Les anciens rappelleront que seuls l?Oranais Chibani et le Saïdéen Bacoco osaient effectuer le difficile exercice des «retournés en ciseaux» face à des adversaires impuissants à trouver la parade. C?était la symbiose entre l?efficacité et le spectacle. Que reste-t-il de cette époque ? Des regrets et de la nostalgie au regard des rencontres indigestes actuelles où l?argent écrase de tout son poids le jeu, ou ce qu?il en reste ! A une époque où la concurrence était impitoyable, Reguieg Abdelkader a réussi à se faire une place au soleil grâce à un tempérament de feu, une vélocité et un sens du but très aiguisé qui en imposaient à tous ses adversaires. Aujourd?hui encore, certains d?entre eux, encore en vie, nous ont narré les rudes batailles, en soulignant cependant sa loyauté. En effet, Pons était un arrière latéral droit de niveau moyen mais doté d?un tempérament de gagneur. Le destin a voulu que, déçu par l?inefficacité de ses coéquipiers de l?attaque, Pons a demandé à son entraîneur Hadj Hadefi d?aller aux avant-postes. Bien que dubitatif, Hadj lui donna le feu vert. Ce fut une révélation, Pons réussissant à inscrire trois buts ! Depuis ce jour-là, le maillot n°9 est devenu sa chasse gardée. Il faut préciser que Pons a progressé dans le domaine technique, à tel point qu?il fut convoqué en équipe nationale. Une fort belle consécration pour cet ancien défenseur qui avait de sacrés concurrents tels Fréha, Lalmas, Sâadi, Oudjani et Koussim. Devenu joueur-entraîneur, il est resté fidèle à l?ASM, signant un exploit face au MCA de Bachi, Betrouni et Draoui, en inscrivant trois buts en quarts de finale de la Coupe d?Algérie. A 34 ans, il fallait le faire ! Le 21 août 1997, il a eu droit à son jubilé, un jubilé à son image, c?est-à-dire simple et chaleureux, au milieu d?une pléiade d?anciens adversaires devenus amis comme Fréha, Ouanès et Beddiar. Contre ce dernier, plus particulièrement il a livré des duels homériques qui ont marqué l?histoire du football d?élite à Oran. Il restera celui qui a donné à l?ASM son seul titre grâce à un «retourné» historique, sa griffe personnelle. Pons est inoubliable pour ceux qui l?ont connu, et nous avons tenu à revenir sur la vie de cet athlète et homme exceptionnel à la veille de la neuvième année de sa mort. Nous avons sollicité ses coéquipiers et ses adversaires et repris l?article du regretté Houari Chaïla.
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Posté Le : 15/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com