Algérie

Réglementation des soldes, Le scepticisme du consommateur



 Un décret exécutif n°06-215 du 18 juin 2006 fixant les conditions et modalités de réalisation des soldes, des ventes promotionnelles et des liquidations des stocks a été signé par le chef du gouvernement. « Le besoin s’est fait expressément sentir.

Il y avait, jusque-là, un vide juridique », atteste M. Lamari, directeur du commerce à la wilaya d’Alger en révélant que ses services attendent l’entrée en vigueur du décret. « D’après le visa, un rapport du ministère de tutelle a été présenté, sur lequel se sont penchés des experts. Les directions du commerce seront mises à rude épreuve pour contrôler les opérations. Nous serons intraitables », lance notre interlocuteur. Deux périodes, s’étalant pour la saison hivernale entre janvier et février et pour la période estivale de juillet à août, sont prévues. Elles ne sauraient dépasser les 6 semaines. Le législateur algérien a repris, au mot près, la réglementation française en vigueur (la loi du 5 juillet 1996) sans que le contenu en soit observé. Les rédacteurs du décret ont fait l’économie d’un travail plus soutenu. Ainsi, en est-il du respect des périodes de fête. L’inexistence d’associations de défense des consommateurs est un fait prégnant. Ira-t-on vers la création d’organismes de pacotille ? Ceux-ci n’auraient pas été intégrés dans l’élaboration du décret. Lequel a fait également abstraction de la qualité de la marchandise. Les difficultés ne manqueront pas de survenir à l’avenir. D’ailleurs, vu la date choisie pour sa promulgation, il ne sera pas effectif avant l’année prochaine. Comme la réglementation les y oblige, les commerçants peuvent vendre à perte dans certains cas. Y a-t-il sous nos cieux ceux qui s’y souscrivent ? Du côté des consommateurs où l’on est dans l’expectative, on s’en doute. Les quelques vendeurs de l’Algérois semblent ignorer qu’un décret vient d’être signer par la chefferie du gouvernement. « Comment le sauraient-ils, eux que seul leur petit business intéresse. Que de fois n’a-t-on entendu parler de probables réglementations ? C’est bon pour cette fois. Toutefois, il faut pas trop y croire », avance ce vendeur rencontré dans une échoppe touffue à la rue Hassiba Ben Bouali. Sous d’autres latitudes, on s’y prend, atteste-t-il, avec plus de rigueur. L’ouverture des périodes de soldes s’apparente à un véritable événement national. Les médias s’en emparent et en font leur choux gras. Chez nos voisins du nord, les réformes pour en réglementer le déroulement accaparent la sphère économique. Qui n’a pas ri d’ailleurs à la vue de ces foules se bousculant pour dénicher qui un pull rétro qui une play-station de dernière génération ? « Pour avoir un aperçu de l’engouement des vendeurs, il faut aller du côté du marché d’El Harrach. A peine les ballots de friperie déballés qu’ils retrouvent le chemin des échoppes », révèle notre vis-à-vis. Pour lui, c’est les gros bonnets qui écoulent la marchandise qu’ils négocient « ailleurs ». Et les petites gens l’accaparent. Il suffit d’ailleurs de faire les boutiques pour s’en convaincre. Celles-ci, d’à peine quelques mètres, sont devenues des solderies, vouées à ce genre de commerces. De plus, chacun des pays avancé y va de sa perception concernant ces opérations de ventes en discount. L’Allemagne les a supprimés et la Belgique a prévu une période de « pré-solde ». En France, des propositions sont avancées par diverses corporations pour perfectionner à souhait les soldes. Il s’agit ainsi de la détermination d’une date unique et fixe de leur démarrage, de la réduction de leur durée ainsi que des adaptations de la réglementation en dehors des deux périodes légales. Aussi est-il recommandé la séparation de la période des promotions de celles des soldes. A la différence des soldes, les promotions peuvent avoir lieu tout au long de l’année mais réalisées pour une durée limitée sur plusieurs articles.

 




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