Les commerçants sont en grève pour protester contre la mesure ministérielle qui a imposé une autorisation de circulation des produits de consommation.Le feuilleton du passavant n'est pas près de connaître son épilogue. Le télégramme numéro 32809-16 émanant du ministère des Finances, notifiant que la circulaire du 17 août 2014 a été suspendue jusqu'à nouvel ordre, n'est en fait qu'un leurre. L'annonce de l'annulation de la mesure faite dans les mosquées s'est révélée fausse puisque la mesure contestée est toujours en vigueur.Face à ces tergiversations des pouvoirs publics, les commerçants ont décidé de geler leurs activités pendant trois jours. En effet, les commerçants de la région frontalière ont mis à exécution leur menace. Ils sont entrés en grève le dimanche écoulé pour protester contre la fameuse mesure ministérielle du 17 juin 2014 élargissant la nomenclature des produits soumis à autorisation de circuler dans la zone du rayon des douanes.A l'occasion de l'entrée en vigueur de ce débrayage, ils ont organisé un sit-in au niveau du carrefour 35 pour réclamer l'annulation pure et simple de cette nouvelle mesure qui, selon eux, les pénalise grandement et dont les conséquences accentuent davantage la dégradation du pouvoir d'achat du consommateur. Une délégation des représentants des grévistes a été reçue par le wali, une initiative perçue, par les uns, comme une volonté des pouvoirs publics d'engager un dialogue pour trouver une issue à cette crise qui perdure et qui risque d'avoir des conséquences fâcheuses.Pour les autres, qui demeurent sceptiques quant aux chances de voir cette mesure suspendue, ils pensent que c'est juste un moyen pour apaiser la tension et absorber la colère des contestataires. «Ils sont en train de nous mener en bateau, ils pensent qu'au fil des jours nous allons finir par nous résigner», se désole un commerçant. A signaler que cette mesure jugée discriminatoire par l'ensemble de la population frontalière a été à l'origine d'une grande pénurie de produits alimentaires qui rappelle le temps des souks el-fellah, les prisunic et les pratiques spéculatives qui caractérisaient cette époque.«Nous sommes tous considérés comme des contrebandiers», peste un citoyen. «C'est une manière de jeter l'opprobre sur tous les habitants de la région sans distinction», s'indigne un autre, et d'enchaîner sur un ton sarcastique : «ce n'est pas écrit là, pointant son doigt sur son front, contrebandier !». A Ghazaouet, comme partout ailleurs à travers l'ensemble du territoire sous passavant, la grève générale des commerçants a provoqué une véritable crise : pas de pain, pas de lait? la panique s'est emparée de la population qui s'est rabattue sur le pain traditionnel dont le prix a tout simplement triplé.
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Posté Le : 26/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O El Bachir
Source : www.elwatan.com