L'approbation par Alnaft du plan de développement de six gisements gaziers
situés à Reggane Nord pour un montant de près de 3
milliards de dollars marque la naissance d'un partenariat où cohabitent à
nouveau Sonatrach et Repsol
qui se sont entre-déchirés sur le contrat de Gassi Touil il y a quatre ans et demi. Reggane
Nord conforte l'émergence d'une nouvelle province gazière au Sud-Ouest. Avant
l'émergence d'une nouvelle filière, celle du gaz de schiste ?
L'association qui
a obtenu le feu vert de l'Agence pour le développement des six gisements
gaziers de Reggane Nord, est dominée par Sonatrach qui en contrôle 40% des parts. Le second
partenaire, Repsol, en détient 29,25%, puis le groupe
allemand RWE DEA 19,5% et le groupe italien Edison 11,25%. La production
débutera vers 2016, et amènera annuellement un peu plus de 2,5 milliards de
mètres cubes de gaz durant les 12 premières années. Cette validation du plan de
développement de Reggane Nord comporte une
réconciliation symbolique entre Sonatrach et Repsol qui vont pouvoir retravailler ensemble sur un
nouveau projet après l'épisode conflictuel de Gassi Touil (2007). Repsol est l'une
des deux compagnies espagnoles impliquées dans le «désastre industriel» du
complexe gazier intégré de Gassi Touil,
une association qui rappelle celle de Reggane Nord, aujourd'hui,
et qui devait déboucher sur la mise en gaz en novembre 2009. Repsol détenait 48% des parts à Gassi
Touil, Gas Natural 32% et Sonatrach 20%. L'arbitrage
international (Paris) a débouté les deux compagnies espagnoles plaignantes
suite à la résiliation du contrat par Sonatrach en
septembre 2007. Sonatrach et Gas
Natural avaient, de leur côté, mis fin à leur litige
en juin dernier dans un accord qui permettait également à Sonatrach
de prendre une participation de 3,8% dans le capital de Gas
Natural. Repsol reste ainsi
très active en Algérie malgré ces péripéties, le domaine minier algérien étant
trop prolifique pour s'en détourner. Sonatrach avait
également buté, de son côté, sur une obstruction de Repsol
lorsqu'elle a tenté d'augmenter sa participation dans le gisement gazier de Camisea au Pérou. Les intérêts des deux compagnies
divergeaient en Amérique Latine, ils vont dans le même sens à Reggane.
LE SUD-OUEST
NOUVEL ELDORADO GAZIER
Le lancement du
développement du périmètre gazier de Reggane Nord est
une étape de plus vers un transfert tendanciel vers l'ouest des activités de
mise en valeur du domaine minier algérien. L'existence de réserves importantes
d'hydrocarbures gazeux dans le Sahara central et occidental est connue depuis
longtemps ; leur exploitation se heurtait notamment à la question de la
rentabilité relative des investissements à consentir. Jusqu'à un passé récent, toutes
les infrastructures de traitement et d'évacuation des hydrocarbures étaient
concentrées à l'Est du domaine minier algérien. C'est la raréfaction
progressive des ressources à l'échelle de la planète et, conséquemment, le
relèvement des prix sur les marchés qui ont permis une rentabilité acceptable
des gisements qualifiés jusqu'alors de «marginaux». En Algérie, c'est
l'association Sonatrach-BP (décembre 1995), bientôt
élargie à Statoil, qui a donné le feu vert de la
conquête de l'Ouest du domaine minier algérien. Les gisements gaziers d'In
Salah, découverts plus de 20 ans auparavant, ont été développés et mis en
valeur par cette association qui a dû construire un gazoduc d'évacuation du gaz
produit, gazoduc raccordé au réseau national à Hassi
R'Mel. De proche en proche, le bassin de l'Ahnet a été investi, puis ceux du Touat, du Gourara (Timimoun) et, aujourd'hui, celui de Reggane.
A Reggane comme ailleurs, il faudra réaliser des
infrastructures gazières, notamment une usine de traitement de gaz, un système
de stockage et un gazoduc vers le réseau interconnecté national. Ainsi, la
région du Sud-Ouest est en train de devenir l'eldorado gazier promis : gisement
du Touat avec GDF-Suez qui doit produire 4,5
milliards de mètres cubes an, gisement de Timimoun
avec Total et Cepsa, qui doit produire 1,6 milliard
de mètres cubes an, et celui, plus au sud, de Reggane
dont le plan de développement vient donc d'être adopté par Alnaft.
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Posté Le : 21/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Idir Ahatim
Source : www.lequotidien-oran.com