Algérie

RÉGATE MARSEILLE-ALGER CUP 2008



Le ratage de l’équipe à Rahmani
Malgré toutes les difficultés, les skippers sont repartis hier avec l’espoir de revenir dans deux ans. L’Algérie tourne le dos au tourisme. Cela ne fait plus de doute. La régate Marseille-Alger Cup 2008 a été vraiment un ratage pour le département du tourisme. Ce dernier a fait preuve de négligence. Ni organisation, ni coordination n’a été assurée pour faire de cette régate un événement grandiose. Alors que son objectif était de promouvoir la destination Algérie à l’étranger, l’événement est passé inaperçu. Le public et même les médias de la presse n’ont pas été informés. Ni communiqué de presse, ni programmation d’activités culturelles, rien de cela n’a été fait par le département du tourisme.«Nous n’avons pas reçu de communiqué du département du tourisme, j’ai été informé par le biais d’un collègue», a affirmé un journaliste de la presse écrite. «C’est dommage qu’un tel événement passe sous silence et sans implication des autorités concernées», regrette-t-il. Pourtant, le département de Chérif Rahmani est partie prenante dans ce projet.Un accord-cadre a été conclu entre le ministère du Tourisme et l’association Méditerranée et Régate en collaboration avec l’agence méditerranéenne Europe Voyage. Malheureusement, les responsables du ministère ont complètement déserté le terrain pour laisser place vide. Comment peut-on atteindre les 2,5 millions de touristes quand les acteurs du secteur ne font rien pour vendre leur produit?A Marseille, comme à Alger, les représentants du tourisme algérien ont brillé par leur absence. Que ce soit au départ ou à l’arrivée de la régate, les responsables avaient, semble-t-il, d’autres chats à fouetter. Seul, le président de l’Office national algérien du tourisme et son adjoint ont fait acte de présence. Le ministère est resté absent de la scène. Les équipes des voiliers et de l’association Amer étaient livrées à elles-mêmes.Précisément, à la cérémonie de remise des prix tenue vendredi soir à l’hôtel El Aurassi, aucun responsable du tourisme n’a fait le geste de se déplacer. Ce constat a été confirmé une nouvelle fois lors du départ, hier, de la régate vers Marseille.Au niveau du port d’Alger, les journalistes s’interrogeaient sur l’absence des représentants du ministère. Où est passée l’équipe de Chérif Rahmani? se demandent entre eux les journalistes. Or, le pire est de constater qu’un changement de destination a été effectué à la dernière minute. Prévu initialement à Sidi Fredj, l’accostage des voiliers s’est fait au niveau de l’Amirauté. Pourquoi ce changement? Pourtant, tout a été négocié au départ et une équipe d’experts français s’est déplacée à Alger pour inspecter le port d’El- Marsa. A la grande surprise de tout le monde, un changement de direction est intervenu 24 heures après que la régate soit partie de Marseille en route vers Alger.Ce qui a chamboulé un travail mené de longue haleine par le promoteur du projet, Brahim Djelouadji, un professionnel du tourisme, qui a voulu faire de son pays une destination incontournable. Au lieu de saisir l’opportunité pour s’ouvrir sur le monde, les responsables se sont lancés dans des considérations politiques et historiques faisant le lien avec le débarquement de l’armée d’occupation française en 1830, passant ainsi à côté de l’événement. Il faut rappeler que la régate est une manifestation à caractère sportif, culturel et touristique. «L’objectif est de promouvoir les échanges entre les deux villes sur tous les plans, en particulier sur le plan humain», a affirmé M.Djelouadji. En effet, vingt-deux voiliers monocoques ont fait, pour la première fois, la traversée Marseille-Alger.A travers cet événement inédit, la destination Algérie est inscrite dans l’agenda de la Fédération internationale de la voile. Par ailleurs, et malgré toutes les difficultés rencontrées, les organisateurs ont réussi à relever le défi. Le projet qui remonte à 2004 a été finalement concrétisé sur le terrain. La régate Marseille-Alger Cup 2008 a inscrit son parcours sur la Méditerranée. Hier, les skippers étaient très contents de découvrir la destination Algérie. «Je n’ai pas du tout regretté d’avoir fait la traversée, bien au contraire ça m’a permis de découvrir un beau pays», a témoigné le directeur technique de la course, Manuel Bergman.Et de souligner: «J’espère revenir bientôt pour visiter Alger parce que j’étais occupé». Le directeur de l’association Amer, Jean-Pierre Averti, n’a pas caché pour sa part son regret.A la question de savoir si l’événement se reproduira dans deux ans, le directeur a été peu prolixe, voire prudent: «Je l’espère oui, mais à condition qu’il y ait une organisation sérieuse de l’événement du côté algérien». Enfin, les skippers sont repartis sur Marseille avec l’espoir de revenir dans deux ans.


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