Regards sur l'Histoire dans les médias

Une conférence sur l'importance des médias dans la transmission de l'Histoire s'est tenue, hier, au musée national du Moudjahid de Riadh el Feth. Elle a été animée par le professeur Benamer Mekki, directeur de la chaîne TV El Makam, et des enseignants-universitaires notamment Mohamed Laâgab, Larbi Zoubiri et Mohamed Baghdad.Le rôle des médias dans la diffusion de l'histoire de l'Algérie fut abordé sous ses multiples aspects au cours de ce débat. « Après toute la quincaillerie du monde qui inonde le marché des médias, devrions-nous aussi importer notre Histoire ' », s'interroge le professeur Zoubiri. Il insiste sur l'importance d'avoir des institutions nationales qui ?uvrent à l'écriture de l'Histoire de l'Algérie. Il évoque les livres de Charles Robert Ageron qui ne sont pas dépourvus d'inexactitudes, principalement « L ?Histoire de l'Algérie contemporaine », publié en 1990 et traduit par le ministère des Moudjahiddine. éLa version officielle d'une histoire construite sur un unanimisme absolu est battue en brècheé, a-t-il reconnu. Cette vision reposait sur une conception de l'histoire qui devait tout au rôle de la collectivité unie dans un même élan et mobilisée pour un seul objectif. La prise de parole par des acteurs d'hier est essentielle. Selon l'intervenant, elle révèle les divisions internes qui ont agi sur les structures dirigeantes de la Révolution algérienne. Ces divergences ouvrent de nouvelles possibilités dans l'écriture de l'Histoire, a-t-il soutenu. Le professeur Mohamed Laâgab a, quant à lui, mis en avant le manque de discernement et de crédibilité de certains médias sur le sujet. Nos citoyens sont attentifs aux chaînes de télévision comme France 24, BBC ou autres où le parti pris et la diffamation peuvent s'avérer flagrants. Il pointera aussi du doigt les médias sociaux qui véhiculent une fausse image du citoyen algérien. « C'est un danger sur lequel certains milieux politiques et médiatiques semblent fermer les yeux. Il y a une volonté non innocente de niveler l'Histoire par le bas », dira-t-il.