Algérie

Regards de femmes africaines Brazzaville (République du Congo)



Regards de femmes africaines Brazzaville (République du Congo)
Elles se battent pour occuper le territoire de l'imaginaire. Réalisatrices, écrivaines, elles montrent les femmes au travail, dans leur refus, leurs révoltes'
Brazzaville.
De notre envoyé spécial
Trois femmes de contrées différentes, mais appartenant à un même continent, disent leurs vérités. Leïla Kilani, réalisatrice marocaine, décrit son Maroc sans fioriture. Elle explore l'enlisement et les fantasmes d'une jeunesse marocaine avide de brûler sa vie. Elle confesse faire du cinéma avec la méthodologie d'une chercheuse. «Je mets en branle ma matrice émotionnelle. Je suis une cérébrale totalement assumée. J'aime les films qui ont un côté tube à essai», déclare-t-elle. Elle n'a pas de frontières. Elle ne ressent pas la peur, malgré la susceptibilité des tenants du pouvoir. «J'étais une littéraire. Je sacralisais l'écrit, mais pas l'image. En devenant cinéaste, j'ai quitté la neutralité du chercheur pour livrer toute ma subjectivité et dire 'je'». Une subjectivité, peut-être, mais le fond de ses 'uvres est vrai.
Ne laissant personne indifférent, Rama Thiaw, cinéaste sénégalaise, fait parler d'elle à tous les coups. «Notre regard à nous est à chercher», pense-t-elle. A 33 ans, elle s'attaque aux sujets qui fâchent. Elle filme Dakar, ses quartiers, son village avec un ton libre, avec amertume. «C'est la dernière partie de Dakar, peuplée par les plus pauvres. Il n'y avait pas de courant jusqu'à deux ou trois ans, pas d'eau avant 2004-2005 et nous devions nous approvisionner à un robinet public», tient-elle à rappeler.
Léonora Miano, écrivaine camerounaise, explose d'un flot de mots non contenus. Au-delà de l'esprit féministe, elle brise le mythe, la conception de la supériorité de l'homme. «Dans ma littérature, on trouve les hommes moins valorisés. J'ai créé des femmes en fonction de ce que j'ai vécu. J'ai le sentiment que la masculinité est née dans le désordre. Le pouvoir donné au masculin est donné pour s'amuser, pas pour décider. Je n'ai pas encore rencontré l'homme puissant dont on parle. Pour moi, c'est la femme qui protège l'homme, C'est ce que mon expérience m'a appris, d'où la création dans mon 'uvre de figures féminines puissantes».
Ainsi est l'Afrique, ainsi sont ses femmes. Bravant les interdits. Libres dans leur esprit'


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