La rime de l’été
L’été rime avec farniente, commerces improvisés et maladies, les intoxications en particulier. Les regroupements d’enfants en colonies de vacances, les mariages et fêtes de tout bord sont souvent gâchés par des interventions de la protection civile et des hospitalisations qui pourraient imprimer des séquelles à vie à des personnes qui étaient loin de se douter qu’elles peuvent être, à leur tour des victimes. Tout en rimant avec farniente, l’été se conjugue plus fréquemment avec coupures d’eau et d’électricité, les deux éléments vitaux pour la réalisation d’une bonne hygiène et d’une parfaite conservation des denrées alimentaires. Car si des commerçants, à la recherche de profits rapides et multipliés, sont à l’origine de cas d’intoxication, le citoyen est le principal coupable de ce qui lui arrive.Le propos n’est pas de tenter de disculper des marchands véreux, certes, mais qui n’ont pas eux-mêmes une notion précise de ce qu’il faudrait faire pour participer à la préservation de la santé publique, mais de fustiger le consommateur qui ne cherche pas à se protéger, lui-même, en achetant le premier aliment venu alors qu’un simple examen à l’œil nu devrait l’en dissuader. Cette absence de vigilance à laquelle il convient d’ajouter les départs en vacances des fonctionnaires des services chargés de veiller sur la santé publique et de ceux qui devraient débusquer les tricheurs sur la qualité d’un produit qu’ils sont certains d’écouler -du fait du déséquilibre de l’offre et de la demande- ne devrait pas occulter la responsabilité individuelle. Si la loi permet de sanctionner des vendeurs de denrées avariées, elle est en revanche impuissante face au consommateur qui insiste pour «acheter» alors qu’il «sait». Faut-il pour autant se contenter de déplorer un état de fait aggravé par les pénuries d’eau, un approvisionnement irrégulier ou la prise d’assaut de certains sites par les vacanciers pour excuser une grave entorse et à la loi et à la santé publique? L’organisation mondiale de la santé, consciente de ce phénomène, vient de lancer un appel à tous les pays pour renforcer le contrôle alimentaire. L’Algérie, qui tente difficilement de s’inscrire dans une logique de sortie de la dépendance des hydrocarbures, en promouvant le tourisme et en recherchant de nouveaux créneaux créateurs de richesses, saura-t-elle y répondre en durcissant sa réglementation et en réprimant sévèrement les contrevenants ou aurons-nous droit aux sempiternelles sensibilisations qui finiront, à force de redondance, par désensibiliser?
Est-il si difficile de s’attaquer à des propriétaires de gargotes douteuses ou à des marchands de glaces improvisés ou le mal serait-il plus profond? Dans un cas comme dans l’autre, les autorités concernées ont intérêt à réagir si l’Algérie désire retrouver le flux des touristes qui choisissent de partir dans des pays voisins.
Par Hakim Djaziri
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Posté Le : 22/07/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com