Algérie


Un froid et non une guerre froide Retourner à la guerre froide? Les éléments constitutifs de la guerre froide, tels ceux que l’on connaissait à cette dernière, n’existent plus, ou plutôt ne sont pas réunis. D’abord, le soubassement idéologique qui bipolorisait le monde, selon les concepts de «monde libre» et de «monde totalitaire», a disparu. C’était autour de ces concepts qui mettaient en confrontation le libéralisme et le communisme, la démocratie pluraliste avec le système du parti unique, que le monde était divisé. Si les deux représentants de ces systèmes, ou plutôt les chefs de ligne, étaient l’Union soviétique et les Etats-Unis, le partage fait à Yalta divisait pratiquement le monde en deux. Les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest, qui avaient gagné le Japon à leur cause idéologique, après et peut-être grâce aux explosions nucléaires ayant ciblé Hiroshima et Nagasaki, étaient opposés au reste du monde. Durant même la Deuxième guerre mondiale, la Russie et les Etats-Unis savaient qu’ils en auraient à en découdre dans une lutte qui aurait pour objectif d’étendre leurs modèles idéologiques dans le monde, et donc leur influence et leur mainmise. La course, durant la guerre contre l’Allemagne nazie, était enclenchée dans la mesure où il fallait pour chacune des deux superpuissances, conquérir le plus possible d’espace en Europe et ailleurs. A l’évidence, depuis la réunification de l’Allemagne, consécutive à la chute du Mur de Berlin et davantage depuis la disparition de l’URSS, l’élargissement de l’Union européenne et de l’OTAN plus particulièrement, nous ne sommes plus dans la même situation aujourd’hui. La Russie a des raisons de croire qu’elle est encerclée, l’après 11-Septembre ne pouvant que confirmer cette inquiétude, les troupes américaines se rapprochant des frontières de la Russie en pénétrant dans le Caucase et l’Asie. Là où il n’y a pas les troupes de l’OTAN, il y a les troupes américaines. Les rapports de force ne sont donc plus les mêmes et la Russie d’aujourd’hui a besoin de la technologie occidentale, du développement, au lieu de s’épuiser encore dans les dépenses d’armements à un rythme et un niveau élevés. Par contre, suite à l’épuisement du sujet de la lutte antiterroriste qui a servi d’épouvantail pour amener l’alignement du monde entier sur les Etats-Unis, depuis l’impasse politico-militaire en Irak, l’administration Bush a besoin d’un autre épouvantail qui ne constitue réellement pas une menace, mais qui peut inquiéter en raison du passé appelé «guerre froide». Cet épouvantail, elle le trouve en la Russie. Ces deux régimes en place ont d’ailleurs bien besoin d’une menace extérieure, pour une mobilisation interne, chacun sachant que, dans les conditions actuelles, il ne peut y avoir réellement de retour de la guerre froide.


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