Charm El Cheikh. Et puis après ?
Après Charm El Cheikh, l’appel des députés irakiens au départ des forces armées américaines. Quelle chance pour que celui-ci soit entendu quand Bush, lui-même, a émis son veto à la résolution du Congrès demandant le départ d’Irak des forces américaines?
D’abord, ce ne sont pas les députés en place qui sont les mieux placés pour lancer cet appel quand leur propre légitimité ne provient pas du peuple irakien, mais plus particulièrement des Américains, leur élection étant d’abord due à la guerre contre leur pays et ayant eu lieu sous occupation militaire étrangère. Et se revendiquer d’une légitimité revient à justifier l’instauration d’une logique ethnique incompatible avec une logique démocratique. Trois guerres se superposent en Irak. Il y a celle qui relève de la résistance contre les forces d’occupation. Il y a celle qui oppose les Etats-unis à Al-Qaïda ou plutôt, pour le cas de Irak, la guerre qui oppose Al-Qaïda aux Etats-Unis. Il n’y avait pas d’Al-Qaïda en Irak avant l’invasion de ce pays par les forces armées américaines. Elle s’y est implantée en réaction à l’implantation des forces armées américaines dans ce pays. Il y a enfin la guerre qui oppose les Irakiens entre eux. A cette situation déjà assez complexe, s’ajoutera la menace américaine sur la Syrie et l’Iran, deux pays sollicités dans cette réunion de Charm El Cheikh pour contribuer à ramener la paix en Irak, c’est-à-dire pour offrir aux Américains une vraie porte de sortie honorable, une porte de sortie de leur impasse. Il y a ainsi des priorités, des préalables pour les Américains. Comment pouvoir obtenir la contribution de la Syrie et de l’Iran alors que rien n’est proposé pour la restitution du Golan à la Syrie et pour un désengagement américain des menaces qui pèsent sur l’Iran? Que les Américains cessent d’exercer des pressions sur l’Iran et la Syrie, se heurterait aux exigences israéliennes de destruction ou de démantèlement du potentiel nucléaire iranien et de rupture des liens de la Syrie avec le Hezbollah libanais et les organisations armées palestiniennes. Quelle solution alors pour l’Irak à même de satisfaire l’exigence d’une plus grande autonomie kurde dans le cadre d’un système politique fédéral face au rejet du fédéralisme par les Sunnites et la volonté des Chiites de recourir aux élections comme moyen d’accès au pouvoir, étant assurés de conserver ainsi en permanence le pouvoir ?
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Posté Le : 07/05/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com