Osama, un 8 mars afghan... Arte vient de diffuser un film poignant, terrifiant, sur les réalités de l’Afghanistan d’aujourd’hui. Une contrée complètement otage d’une milice sans foi ni loi, semant haine et ruine là où elle passe. Les talibans pourchassent par monts et par vaux tout ce qui bouge dans le dédale des ruelles poussiéreuses et anéanties d’un pays plus que jamais en guerre contre... lui-même. Les hommes et les femmes -les femmes plus que les hommes, soyons sérieux- sont poursuivis de jour comme de nuit par des énergumènes armés d’un fouet qui leur rappellent à tout instant avec un coup dans les jambes l’heure de la prière, l’heure de rentrer au gourbi, l’heure de décliner son identité, de se vêtir selon la norme. Et c’est bien là que la question de l’identité surgit dans le film avec violence: Osama est une fillette de neuf ans que sa grand-mère convainc de se grimer en garçon pour permettre à sa mère, médecin de profession, de pouvoir bouger et ramener ainsi de quoi manger en effectuant quelques visites par-ci par-là chez des malades à domicile. Les milices de talibans écumant les rues, il est dangereux pour toute femme non accompagnée, même emmitouflée dans sa burka, d’être contrôlée hors de ses murs. C’est le fouet en public garanti et, pourquoi pas, une exécution dans les ruines d’un palais de justice déserté... La chute du film est pathétique et d’une impitoyable cruauté, Osama la fillette est reconnue sous son déguisement et «un juge» la «confie» à un vieux mouderress dans une école coranique qui voulait depuis longtemps prendre pour épouse une jeunette qui «ne sait rien de tout cela...» Le drame afghan ne se joue pas seulement dans les frontières de ce petit pays ravagé, mais court sur la planète entière. Il guette en Kabylie, dans les rues d’Alger et ailleurs, là où il y a du grain à moudre pour l’obscurantisme. Si les Afghans redoublent de férocité par la grâce d’un marché explosif des cours de l’opium dont ils détiennent un quasi monopole mondial, il est d’autres sources d’argent (pas si sale que ça) qui donneraient des ailes à bien d’autres qu’eux... Un jour comme le 8 mars, a-t-il un quelconque sens pour une fillette comme Osama, le garçon malgré lui.
Posté Le : 10/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com