Sidi Saïd a agi seul Le secrétaire général a donc déposé au tribunal de Blida dans le cadre de l’affaire que l’on sait. Il a assumé, fait des grimaces, s’est tenu la tête entre les mains, a confessé son entière responsabilité dans les dépôts des «excédents de trésorerie» dans l’escarcelle de la banque Khalifa, au nom effectivement d’un conseil d’administration de ladite caisse des retraites, mais sans la présence de qui que ce soit, seulement au titre de président qu’il est. Autrement dit, il a fait fort. Très fort. La présidente du tribunal eut pour lui toutefois ce mot qui l’a sans doute rassuré: «Ne vous en faites pas monsieur Sidi Saïd, vous êtes rentré ici en tant que témoin et vous le resterez». Si la vie n’est pas belle, que lui faut-il alors à Sidi Saïd? Il a agi seul, c’est lui qui le dit et la cour le lui concède volontiers, et même le lui reconnaît. La présidente, poussant son implacable interrogatoire, l’accule dans les cordes sur un tout autre registre cette fois: la vente pour le moins douteuse d’un local situé en plein centre d’Alger, appartenant aux «Biens vacants», à l’Etat donc. L’UGTA, par on ne sait quel subterfuge, a réussi à le fourguer à Moumen Khalifa moyennant un prix mirobolant -mais cependant nettement en deçà du cours- dont on ne sait que vaguement les proportions... car les fluctuations sont capricieuses et dépendent des humeurs des témoins. On ne va pas chipoter non plus dans cette modeste chronique. Le plus cocasse dans tout cela, pourrait-on dire, c’est qu’un directeur d’OPGI dont on taira le nom est en train de croupir en prison pour n’avoir même pas osé un tel délit! On est en droit de se demander, légitimement, comment un tiers peut, le plus «légalement du monde», négocier un bien immeuble qui ne lui appartient pas et ressortir d’un tribunal comme une fleur. C’est un petit paradoxe judiciaire, à tout le moins, qui prouve si besoin est qu’on n’est jamais à l’abri d’un écart de comportement dans cette organisation syndicale. Question fonds, il faudra bien qu’un jour le dossier soit ouvert. L’UGTA est confortablement assise sur une poudrière.
Posté Le : 12/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com