Regard

La direction des Pêches se surpasse! L’agitation qui règne dans le monde interlope de la pêche ne cesse d’intriguer les quelques initiés qui y trouvent un intérêt. On se démène comme on peut pour faire semblant que quelque chose se passe dans les bureaux désertés de cette administration qui n’a d’ascendant que sur les trois chats qui forment son «staff». Notre choc fut encore plus violent lorsque nous avons lu les propos d’un cadre dans un journal fort respectable: «Ce laboratoire va s’intéresser à des poissons de grand fond comme le calamar et la raie». On frôle la crise cardiaque, l’apoplexie, la quinte de toux mortelle... Les animaux cités ne sont pas de simples «poissons» et on le sait dès le cycle du moyen ou alors, à la direction des Pêches, on a perdu le sens minimum du discernement. Nul besoin de s’attarder sur la question, un dictionnaire fera largement l’affaire pour quiconque voudrait lever le doute. Ce qui nous préoccupe ici c’est le thème, pas nouveau pour un sou, d’un laboratoire régional dédié au contrôle des produits de pêche... Est-ce bien la peine de dire qu’il ne serait d’aucune utilité sans d’abord l’institution d’un vrai corps de police maritime? Si ce labo n’est destiné qu’à embaucher des petites jeunettes fraîches émoulues de l’université (et encore!) juste pour faire joli, ce n’est pas la peine de se donner tant de mal: il existe d’autres moyens de dépenser l’argent du pétrole. Si par contre on lui assigne de vraies missions de contrôle des cargaisons à quai, il va falloir armer les préposés et nous ne le disons pas par simple coquetterie! Le monde des patrons pêcheurs rafle à lui seul des sommes colossales «en investissements» dont le retour est à peu près égal à zéro dans les caisses de l’Etat. Ils n’y renonceront pas pour tout l’or du monde, quitte à ce qu’il y ait du sang sur l’hameçon.