Regard

Zapatero sur tous les fronts ! Le chef du gouvernement espagnol a effectué un passage éclair à Alger. Il n’est pas venu aussi hâtivement pour respirer l’air de la baie d’Alger, on s’en doute. Ce qui le préoccupe par-dessus tout, c’est la pression qui pèse sur ses épaules face à ses partenaires européens sur la question de la perméabilité des frontières communautaires. Non pas que la fameuse émigration clandestine -dont son pays, il est vrai, fait les frais- constitue le nœud gordien du dialogue nord-sud, mais ce sont bien les «couleuvres» que peut cacher cette sérieuse question. Les pays de l’Union se sont concertés autour du sujet et le spectre sécuritaire, plus que jamais, se poste sous les feux de la rampe. Les canaux qu’empruntent les candidats au départ illégal vers l’Europe sont de toute évidence «grillés» et le problème de la lutte antiterroriste se pose avec plus d’acuité qu’on serait enclin à le croire… Du tête-à-tête avec le président Bouteflika, rien n’a filtré. Preuve du sérieux des pourparlers à forte teneur sécuritaire. Ces questions, en effet, s’étalent rarement sur la place publique, a fortiori quand il s’agit des menaces lourdes qui pèsent sur l’Europe -le monde occidental de façon générale- suite aux revirements que l’on observe dans le conflit irakien. Il est clair désormais que le front va se déplacer de manière très significative dans ces pays où les enjeux diplomatiques sont de première importance pour la suite des événements. L’Europe a annoncé la création d’un corps spécifique de garde-côtes et d’une force d’intervention rapide dont le théâtre des opérations serait les rivages méditerranéens et ceux africains qui font face aux Iles Canaries… Le message est, on ne peut plus, clair. Les efforts déployés par nos propres garde-côtes pour faire échec à toute tentative de départ illégal de Harraga est le symptôme qui montre que le ton se durcit d’un côté comme de l’autre du Lac de paix. Le transit clandestin vers l’Europe vit-il ses derniers jours? Difficile à dire, tant le désir de faire le voyage quoi qu’il en coûte est irrépressible.