Algérie


Vouloir n’est pas pouvoir ! A la faveur de l’embellie financière qui donne de belles rondeurs à la tirelire algérienne, le ministère de l’Habitat met les bouchées doubles. Le nombre de logements inscrits à la construction doit doubler sur le territoire de la wilaya d’Oran. Une bonne nouvelle? Oui, bien sûr. Une mauvaise nouvelle? Oui, bien sûr. Bonne, parce que. Mauvaise, pour la simple et bonne raison que sur tout le territoire de cette wilaya on ne dispose pas d’une entreprise capable de répondre aux cahiers des charges. On s’en étonne, pourtant c’est la stricte vérité. Ni à Oran, ni dans toute l’Algérie d’ailleurs. A cela, il y a quelques raisons qui se passent de tout commentaire. Si l’argent existe, la charpente humaine, quant à elle, fait totalement défaut. Un déficit en main d’œuvre qualifiée que rien ne pourra combler. L’Algérien qui sait faire quelque chose de ses dix doigts est mal vu, mal traité sur les chantiers. Le secteur du bâtiment paie mal et déconsidère la dangerosité des postes de travail. Alors, cet Algérien se munit d’un bout de bois et va faire le gardien de voitures dans les rues de la ville. Un métier à risque zéro et qui garnit convenablement la table. La Sonatrach, grand mécène de l’Algérie dans tous les sens du mot, réunissait, il y a deux semaines, ses responsables des ressources humaines pour voir de plus près les raisons qui ont fait que 2.000 cadres ont fui l’entreprise en cinq ans. Le résultat de la cogitation est sans appel: ils sont mal payés et peu considérés, alors ils s’enfuient vers les sociétés étrangères qui les rémunèrent au moins au triple. Il est des fois où les salaires sont multipliés par dix, puisque ces cadres sont envoyés sur les plates-formes off shore du Golfe arabe! Mais pour en revenir au logement, le problème reste entier et comme pour simplifier la question, les salaires ridicules n’expliquent pas tout hélas! Il y a un déficit sérieux en formation. Comment le pays veut-il affronter les défis à venir avec autant de tares? En faisant appel aux... Chinois par exemple.


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