Regard

Nouh, prochain directeur du CHUO C’est une information qu’il faut toutefois prendre avec la circonspection qui s’impose. Mais c’est sûr, il fallait bien quelqu’un du gabarit avoisinant celui d’un Noé, lui qui, sur sa frêle embarcation, a sauvé ce qu’il a pu du déluge. Un homme normal n’est pas taillé pour une telle besogne. Sitôt aux commandes, Flen ou alors Felten, si vous préférez, trouve comme par enchantement quelqu’un en face de lui, ami d’hier qui plus est, pour lui dire qu’il n’est pas d’accord. Sur quoi? On n’en sait trop rien, mais le gars n’est pas d’accord. Ça suffit. C’est bien. C’est toujours ça pour commencer, ensuite on verra à quelle sauce Felten sera mangé. Quand on dit qu’il le lui dit en face, c’est une façon de parler. Vous avez compris, bien sûr. Le dernier «Homomédicus» à s’être frotté à la direction de cet hôpital a été remercié par son supérieur administratif. On peut épiloguer longtemps sur les raisons du geste, cela n’éclairera en rien la situation. Le décor est largement connu des populations oraniennes: l’hôpital d’Oran est un gros morceau et tout est fait, dans une ville exclusivement faite de bizness, pour que la mission relève de l’impossible. Qui n’a pas entendu parler de ce chirurgien qui a «recruté», à partir de l’hôpital, un malade qu’il a pu opérer dans une clinique privée moyennant un bon magot?… Un problème a surgi toutefois. Une complication que la clinique en question n’était nullement en mesure d’affronter. Le malade lui claque entre les mains. La meilleure façon de parer au désastre est tout simplement de rendre, en douce, le mort d’où il est venu: de l’hôpital! Et la vieille institution est tellement habituée à la mortalité. Un de moins, un de plus! Cela changera-t-il quoi que ce soit? La famille du pauvre bougre, ne voulant pas s’en laisser compter, a refusé la très grosse somme que le chirurgien lui proposait contre un retrait de toute plainte. Rien n’y fait. Jusqu’à aujourd’hui l’affaire est en cours. A moins que… Mais tout cela révèle le peu de considération que cet hôpital inspire. Seul Nouh pourra le gérer effectivement. G. Hamida