Regard

Un nouvel aéroport, de vieux problèmes Des passagers suant toute leur eau, harassés, excédés, écœurés par l’accueil qui leur est fait dans le nouvel aéroport «Houari Boumediène» d’Alger... voilà ce que l’on peut voir à la sortie de l’aérogare flambant neuf. «J’ai attendu deux heures pour recevoir mes bagages». «Il y a sept portes dans cette structure, une seule est ouverte». Nous étions trois vols à atterrir presque simultanément, est-ce une raison pour nous infliger ce traitement?» Je viens d’un autre pays arabe où j’ai passé un court séjour: montre en main, mes valises me sont parvenues en dix minutes et je suis sorti dans l’instant qui a suivi!» Les commentaires vont bon train. Il n’y a aucune parade possible. Aucune manière élégante d’expliquer à votre invité, votre parent, cette situation pour le moins absurde. Si c’est pour arriver à ce résultat, il aurait mieux valu rester dans l’ancien aéroport avec les mêmes anciens problèmes de traitement du «bétail» qui surgit des avions. Des bagages qui sortent au compte-gouttes de l’unique portique ouvert à cet effet, alors qu’il y en a beaucoup plus, tous fermés bien entendu. Personne pour répondre à vos questions, à votre inquiétude grandissante et l’énervement induit. Quand on entend les envolées lyriques des cadres du ministère du Tourisme sur le brillant avenir qui nous attend dans des délais pour le moins surprenants, on se demande s’ils parlent du même pays, celui que nous connaissons. Sans aller vers le tourisme, peut-on seulement espérer un traitement digne, au moins égal à celui d’autres pays arabes -restons réalistes- en matière d’accueil des passagers dans les aéroports et les gares maritimes, premières portes d’entrée dans le pays? Est-ce vraiment trop demander que de ne pas avoir honte pour cela? Rien ne peut expliquer un tel traitement. Les exigences sécuritaires, s’il en est, ont subi une sorte d’uniformisation, pour les raisons que l’on sait, dans à peu près tous les pays du monde. Dix minutes suffisent pour libérer les passagers de trois vols internationaux dans Tel pays exactement identique au nôtre, pourquoi deux heures à Alger? Question qui mérite réponse.