Regard

L’Amérique sur tous La superpuissance américaine a décidément fort à faire ces temps derniers. Par l’entremise des invulnérables Marines, la bannière étoilée est de tous les conflits, toutes les inquiétudes, c’est selon. Le terrifiant pogrom israélien contre le Liban a beau prendre les contours d’un avant-goût de guerre généralisée, il n’arrive pas à placer la guerre d’Irak au second plan. Elle est toujours présente aux esprits, elle est la mère de toutes les guerres. Le président du parlement irakien a élevé le ton, hier, pour demander aux Américains de cesser de monopoliser toutes les décisions à Baghdad. Il avertit que les choses deviennent ingérables et qu’il n’arrivera jamais à glaner la solvabilité que tout le monde recherche dans son pays. Il déclare que les voitures piégées qui fauchent tous les jours ses concitoyens par centaines n’ont plus qu’un seul objectif de la part de leurs auteurs: vider la capitale, organiser le pillage et faire main basse sur l’immobilier! Cette guerre, dit-il en outre, n’a plus de sens que par l’exacerbation des rivalités interconfessionnelles et le banditisme.Avec ceci de différent tout de même: il sera dur d’expliquer comment les Américains peuvent montrer des points de vue diamétralement opposés respectivement en Irak et au Liban! Abattre un dictateur en la personne de Saddam, d’un côté, et nourrir au biberon le culte d’un chef du Hezbollah de l’autre. Le conflit au Proche-Orient est en train de monter en cadence pour le plus grand bonheur des marchands d’armes et, bien entendu, de cette même administration américaine dont les plans semblent se dérouler comme prévu. Cet embrasement est un chaos qui préfigure un nouvel ordre censé répondre à la volonté yankee de jouer le rôle de gendarme du Proche Orient. Il suffit simplement d’apporter les correctifs nécessaires pour qu’enfin les choses rentrent dans l’ordre. Par exemple, ces récentes livraisons de missiles ultra précis destinés à faire sauter toute l’infrastructure du Hezbollah.