Regard

Ce volontarisme ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle s’est fixé l’année 2008 comme échéance à une embellie durable sur le front ardent du chômage. Il pense pouvoir réduire le taux à près de 10%. Le chiffre est coquet, mais sans plus. On peut même dire qu’il n’est pas sérieux et flirte à se gercer les lèvres avec la complaisance et l’autosatisfaction. Le propos du ministre est entièrement le fait d’un volontarisme complètement étranger, faut-il le souligner, aux paramètres économiques. Décider c’est bien, pouvoir est une autre chose. L’expérience est là qui prouve que la décision est «collégiale» en ce sens que c’est une lame de fond, sociale et économique certes mais aussi culturelle, qui porte la relance économique dans tout pays, sous toute latitude. Le nôtre est en train de se doter des moyens de cette relance mais il est loin d’en avoir articulé tous les ressorts. Ces moyens, ne nous voilons pas la face, sont dus essentiellement aux prix fluctuants de l’or noir et ses dérivés… vers la hausse bien sûr. Encore que sur ce plan, la facture sera lourde puisque ces fluctuations entraînent dans leurs sillages des répercussions, à la hausse elles aussi, de tous les moyens d’équipements importés des pays consommateurs. C’est normal, mais on l’oublie trop souvent. La résorption du chômage nécessite non seulement une batterie de conditions citées plus haut, mais aussi, une formation tous azimuts de cette jeunesse qui squatte le trottoir algérien. L’école en reçoit autant qu’elle en rejette et n’est pas faite pour former au sens où on l’entend en économie. Les centres destinés à cela traînent la patte par manque de moyens et d’encadrement… Non pas que la volonté n’y soit pas, mais simplement parce que le pays n’a pas encore réellement décollé. Le poisson se mord ainsi la queue. Le volontarisme n’est en rien la solution idoine. Quelque chose doit bouger, l’investisseur étranger attend. Pour l’anecdote: une entreprise marocaine de ressources humaines négocie actuellement avec un puissant acteur du bâtiment et de la construction pour le fournir en main d’œuvre. Qui dit mieux?