Algérie

Regain de tension au Yémen


Les manifestants ont défilé massivement dans les quartiers proches de la place du Changement, épicentre de la contestation, avant de rejoindre dans le calme leur campement sur cette place. Les manifestants, qui contestent l'immunité prévue pour le président Saleh et ses   proches par un accord de sortie de crise conclu en novembre à  Riyad, ont laissé   éclater leur colère contre le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, en charge   de la transition dans le pays. Ce dernier «est tenu de remettre les meurtriers (de samedi), sinon il doit se démettre», a lancé l'un des orateurs lors d'une halte des manifestants devant la résidence du vice-président à  Sanaa. Treize manifestants ont été tués samedi lorsque les forces de sécurité et des hommes armés fidèles à  Abdellah Saleh ont ouvert le feu et usé de gaz lacrymogène et de canons à  eau contre les dizaines de milliers de participants une marche, à  leur arrivée dans un quartier du sud de Sanaa après avoir parcouru à  pied 270 km depuis Taëz (sud-ouest). «Au total, 13 manifestants ont été tués et 50 blessés par balles», a   déclaré hier une source médicale à  l'hôpital de campagne, établi sur la place du Changement, alors qu'un précédent bilan faisait état de 9 tués. «Trois blessés ont succombé et un protestataire a été tué dans la nuit alors qu'il participait à  une manifestation» dans le centre de Sanaa, a précisé une autre source médicale. L'objectif de «La Marche de la vie» était d'obtenir que le président Saleh et ses   proches soient jugés pour la répression qui a fait des centaines de morts depuis janvier et de contester l'immunité que lui accorde l'accord de Riyad. Mais le maître de Sanaa, dont le départ du pouvoir est prévu en février en vertu de   l'accord de Riyad, a annoncé samedi soir un prochain séjour aux Etats-Unis, au terme duquel il reviendrait en «opposant». «Je me rends dans les prochains jours aux Etats-Unis (...) pour faciliter l'action du gouvernement d'entente nationale et la tenue de l'élection présidentielle anticipée», prévue le 21 février au Yémen, a-t-il déclaré, ajoutant qu'il reviendrait comme «opposant». Le président Saleh, blessé dans une attaque à  la bombe contre son palais à  Sanaa le 3 juin et hospitalisé dès le lendemain en Arabie Saoudite, a besoin d'un  traitement médical «important» qui l'obligera à  se faire soigner à  l'étranger, a affirmé mercredi l'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué en novembre que  le président Saleh se rendrait à  New York pour y subir des soins. Ce dernier a obtenu «depuis deux semaines un visa d'entrée aux Etats-Unis», a indiqué un diplomate d'un pays médiateur dans l'accord de Riyad. Mais si les jeunes protestataires réclament que le chef de l'Etat soit traduit en justice, le Parlement, qui a commencé samedi la discussion du programme du gouvernement d'entente nationale, est appelé à  voter un projet de loi sur l'immunité pour le président Saleh et ses proches. «Après le vote de confiance du gouvernement, des mesures seront entreprises   pour promulguer une loi sur l'immunité», a déclaré le chef du bloc   parlementaire du parti de Abdallah Saleh, Sultan Al Barakani. Selon un diplomate, Saleh a demandé «l'immunité pour 421 personnes parmi ses proches, ses collaborateurs et ceux qui ont travaillé avec lui pendant ses 33 ans au   pouvoir».
 
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