Regain d'intérêt pour le guembri à Béchar

Le guembri, instrument traditionnel, à la base de la musique diwane, fait l'objet d'un intérêt accru de la part des musiciens et des particuliers, ont indiqué des fabricants de cet instrument à Taghit et Béchar.
«Des musiciens et compositeurs de différentes régions du pays m'ont commandé des guembris dans le but d'introduire cet instrument traditionnel à cordes dans leurs compositions musicales», a affirmé Salah Boungab, un artisan, maître dans la fabrication de cet instrument. Dans son atelier, sis au Ksar de Taghit, ce jeune artiste, qui est également décorateur de cinéma, fabrique entre 60 à 70 unités par mois qui sont livrées directement à leurs propriétaires dans plusieurs régions du pays. La fabrication du guembri, dont l'existence remonte à plus de cinq siècles, nécessite plusieurs matières, dont le bois de noyer, d'acajou ou de peuplier, la peau séchée et tannée du dromadaire et des boyaux de boucs, également séchés et tannés pour former ses cordes, a indiqué M.Boungab. Cet instrument est une sorte de luth tambour à trois cordes et à registre bas. Il est constitué d'une caisse de résonance et d'un manche en bois. Mesurant 60 centimètres de long, 20 cm de large et 15 cm de profondeur, la caisse est traversée par un manche d'environ un mètre doté de trois cordes, dont deux remontant jusqu'en haut du manche et la troisième s'arrêtant à sa moitié. C'est un instrument apprécié par les musiciens et les mélomanes pour ses sonorités profondes, surtout ceux fabriqués avec des caisses sculptées, ce qui nécessite un long travail et du coup un prix de revient très cher. Les particuliers, spécialement les touristes, optent pour un instrument standard, acheté surtout comme souvenir ou comme objet de décoration, a-t-il indiqué. Les différentes méthodes de fabrication du guembri et des autres instruments de musique traditionnels, notamment le soussène, un petit instrument à cordes largement utilisé dans la musique melhoun, sont restées dans leurs formes originelles, démontrant ainsi l'intérêt que porte la plupart des jeunes artisans de la région au savoir-faire ancestral.