Algérie

Refusant la médiation de deux députés pour rétablir Salima Ghezali: Le FFS plaide pour un changement du système



Le Conseil national du FFS, tenu avant-hier au siège du parti à Alger, a ignoré royalement l'affaire de l'exclusion de la députée et ex-conseillère de Hocine Aït Ahmed, Salima Ghezali. Les membres de cette instance ont également ignoré le message de la famille d'Aït Ahmed, leur demandant de désapprouver l'exclusion de la députée.Selon un parlementaire qui a voulu s'exprimer sous couvert de l'anonymat, les membres du Conseil national n'ont pas abordé ces questions, préférant se concentrer sur les élections sénatoriales du mois de décembre prochain.
Selon notre source, deux députés, en l'occurrence Djamel Bahloul et Abdoune Nacer, ont rencontré avant le début des travaux les membres de l'Instance présidentielle, à leur tête Ali Laskri et Mohand Amokrane Chérifi. Ils ont demandé l'annulation de la radiation de Salima Ghezali.
.Mais les membres de l'instance présidentielle ont catégoriquement rejeté cette demande. Quelques instants après, ajoute notre source, la députée Salima Ghezali recevra la notification de son exclusion et son collègue Chafaâ Bouaiche recevra la décision de sa suspension par e-mail de la part du Premier secrétaire Mohamed Hadj Djilani.
Les membres du conseil national ont ainsi gardé le silence sur cette situation organique, selon nos sources. Cependant, les sanctions de la direction contre les anciens dirigeants se poursuivaient. L'ancien chargé de communication du parti, membre du Conseil national, Hassen Ferli, a reçu, lui aussi, la décision de sa suspension jusqu'à sa traduction devant la commission de médiation et de règlement des conflits, signée par Hadj Djilani.
Il lui est reproché ses «publications nuisibles au parti sur les réseaux sociaux, abusant de sa qualité de secrétaire national à la communication sortant en contactant les journalistes pour faire des articles sur la situation du parti».
Pour le renouvellement partiel des sénateurs, notre source fait savoir que les membres du conseil national ont choisi les primaires pour sélectionner les candidats du parti. «Certaine de l'échec du FFS aux prochaines sénatoriales à Tizi Ouzou et Béjaïa, l'Instance présidentielle ne veut pas prendre le risque de désigner des candidats», estime nos sources.
Consensus, constituante et IIe République
Cela étant dit, dans le communiqué sanctionnant les travaux de son conseil national, le FFS a plaidé pour le changement du système politique par une approche consensuelle car seule à même de le réaliser de façon pacifique. «Le changement est inévitable à court ou à moyen terme, et gagnerait à se faire de façon pacifique et consensuelle, dans le cadre d'un Etat de droit», affirme le plus vieux parti de l'opposition. Il estime que le changement de système politique doit s'accompagner en même temps d'un changement de politique économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation. «Ce sera la mission du futur gouvernement qui sera issue, avec l'avènement de la IIe république, de la future Assemblée Nationale Constituante démocratiquement élue. Cette démarche isolera et réduira à néant les positions extrémistes qui ont choisi la violence pour changer le système, et assurera à l'Algérie un avenir démocratique de paix, de progrès et de prospérité», explique le parti d'Ali Laskri. Pour le FFS, il n'y a aucun doute que, sauf imprévu, la prochaine élection présidentielle ne fera que pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime. «Tout laisse prévoir que la grande majorité s'abstiendra de voter ou votera contre le candidat du système. Les chiffres officiels des résultats ne parviendront pas à masquer cette réalité. Cette élection qui s'annonce non démocratique, comme les précédents scrutins, si tenue dans les conditions actuelles, ne changera rien à la situation actuelle», explique le FFS qui plaide pour un changement du système et non un changement dans le système.
Le parti soutient que l'Exécutif n'est pas parvenu à décentraliser l'administration et à diversifier l'économie en l'ancrant au plan régional et mondial, afin de créer des emplois en nombre suffisant et des infrastructures sociales en rapport avec les besoins croissants. «Le législatif mal élu n'a pas constitué un contre-pouvoir crédible en mesure d'être le porte-voix des aspirations réelles de la population. Quant à l'appareil judiciaire, sa dépendance à l'égard de l'exécutif, son silence devant la violation des lois, y compris de la Constitution, l'a rendu inapte à construire l'Etat de droit», regrette-t-il. Pour le FFS, il n'existe aucune solution de rechange à un changement démocratique de système qui préserve le pays des menaces contre sa stabilité, son unité et sa souveraineté. Il soutient que si le statu quo actuel perdure, le système et les hommes qui en sont responsables ne seront pas en mesure de faire face aux forces déstabilisantes que représentent les pressions sociales grandissantes et les agressions multiformes véhiculées par la mondialisation.


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