Algérie

Refusant de dialoguer avec une délégation de députés Les chômeurs de Ghardaïa exigent de discuter directement avec Sellal



Refusant de dialoguer avec une délégation de députés Les chômeurs de Ghardaïa exigent de discuter directement avec Sellal
Des dizaines de jeunes chômeurs de Ghardaïa, Metlili, Guerrara et El-Menéa ont investi, tôt hier matin, l'esplanade de la salle de conférences de la wilaya de Ghardaïa pour exprimer leur refus de discuter avec une délégation de 14 députés, tous élus du sud du pays, à savoir Ghardaïa, Laghouat, El-Oued et Ouargla, conduite par Mohamed-Kamel Abazi, membre de la commission de la santé, à la Chambre basse du Parlement, venue 'écouter les doléances des jeunes de cette région".
Scandant inlassablement des slogans appelant les gouvernants à écouter les jeunes, les protestataires ont résolument refusé de suivre les parlementaires dans la salle de conférences, arguant que 'ce n'était que de la poudre aux yeux". Et de marteler : 'Cette délégation n'a aucun pouvoir, et qu'à l'instar de celles qui sont déjà passées, n'apportera rien de nouveau." Cette fois-ci, et contrairement à la protesta de dimanche, le dispositif de sécurité était très renforcé et des officiers supérieurs de la sûreté de wilaya de Ghardaïa étaient sur le pont. Il faut dire que même si quelquefois le ton était monté d'un cran, à aucun moment, il n'y eut de dépassement, ni du côté des jeunes ni du côté des services de sécurité, tous corps confondus, qui étaient sur la brèche. À l'intérieur de la salle, c'était la foire d'empoigne, tout le monde parlait, personne n'écoutait, c'était la cacophonie totale. Constatant le fossé existant entre les jeunes et eux, les députés ont à un certain moment donné l'air de ne plus savoir que décider. C'est à ce moment que l'un d'entre eux, en l'occurrence Gueddouda Boubakeur, élu de Laghouat et membre de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de l'émigration, a pris 'le risque" de sortir de la salle et d'aller au-devant des jeunes qu'il a 'affrontés" verbalement sur le perron de la salle de conférences. Entouré de jeunes qui en avaient gros sur le c'ur, il a entendu des vertes et des pas mûres, mais dans les limites de la correction. Un jeune qui avait au préalable déchiré l'invitation qui lui a été transmise pour participer à cette rencontre, a crié à la face du député : 'Vous ne pouvez jamais comprendre ce qui me fait mal, tant que vous restez que des figurants du pouvoir qui vous remercie et vous gratifie mensuellement par un salaire de 30 millions de centimes." Et un autre lui assène à la face : 'Expliquez-moi comment vous qui êtes des élus du sud du pays, vous ne savez pas encore quels sont nos problèmes ' C'est très grave ce que vous êtes en train de nous rabâcher, alors que faites-vous à l'Assemblée nationale '", avant qu'un jeune arrive avec une espèce de plate-forme de revendications qu'il a lue à voix haute, citant les trois exigences des chômeurs, à savoir. Primo, cette délégation de députés doit repartir d'où elle est venue. Secundo, refus absolu de discuter avec qui que ce soit autre que le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Et tertio, le Premier ministre n'a pas le droit de nous zapper ' Et de s'interroger encore : 'Pourquoi est-il parti à Ouargla et à Béchar et il n'est pas venu ici à Ghardaïa ' Est-ce que la jeunesse de Ghardaïa ne lui convient pas '". Harcelé par les jeunes, le député a essayé de placer quelques mots en vain, allant jusqu'à supplier les protestataires de l'écouter et de donner une chance à cette délégation. Peine perdue, il sera lui aussi reconduit vers la délégation, toujours dans les règles de l'art. Convaincus qu'ils ne pourront se faire entendre par des jeunes qui leur criaient à pleins poumons le manque de confiance placée envers eux, les membres de la délégation se sont engouffrés dans le chic bus aux couleurs de l'Onat qui les a ramenés et sont repartis en catimini, sous les cris des chômeurs qui se sont rassemblés devant les grilles de la wilaya et qui criaient en ch'ur : 'Dégage... Dégage..."
L. K


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