Algérie

Refus des blouses blanches et robes noires de Annaba



Le mouvement populaire de contestation du système qui entamera sa cinquième semaine ce vendredi n'a pas fléchi. Hier 19 mars, journée symbolique et historique, coïncidant avec la célébration chaque année de la fête de la victoire du peuple algérien contre le colonialisme français, a été choisie pour renouveler le rejet du système en place depuis l'indépendance.En réponse à l'appel lancé par les organisations professionnelles dont le Syndicat national des praticiens de santé public (SNPSP) et le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM), des centaines de blouses blanches du secteur public, rejointes par quelques praticiens privés, ont marché à Annaba. Spécialistes, généralistes, résidents, internes, chirurgiens dentistes, pharmaciens étaient tous en marche pour signifier aux tenants du pouvoir leur refus catégorique des propositions nouvelles ou anciennes qu'ils avaient formulées dans l'intention de récupérer le mouvement ou de gagner du temps. Ils insistaient sur le départ de toutes les figures dont le nom rappelle la misère et les souffrances de l'algérien, ils maintiennent leur revendication de l' instauration d'une deuxième république démocratique et sociale où la justice sera au-dessus de tous. Ils appellent aussi à une égalité des droits et des devoirs dans l'accomplissement du service civil sans favoritisme pour les enfants des pontes.
Le carré formé par des pharmaciens soulevait une banderole sur laquelle était écrit : «nous les pharmaciens, fils de Ferhat Abbas, vous disons non au prolongement mais oui au renouvellement». Outre les praticiens, des étudiants de différentes facultés avaient de leur côté pris possession de la rue dès dix heures du matin. Contrairement au souhait de leur ministre qui avance la date des vacances tablant ainsi sur la dispersion des étudiants et leur éloignement de l'arène du combat de la dignité, plus de 2 000 manifestants entre étudiants et enseignants universitaires ont tenu à prendre part à la marche de ce mardi. Ils se sont prononcés sur le départ de la scène politique de ceux qui se sont sucrés sur le dos du peuple.
Les robes noires, magistrats, avocats, greffiers, notaires, huissiers de justice ont tenu, pour leur part, un sit-in devant la cour de Annaba pour une véritable justice indépendante.
Depuis pratiquement le début du hirak populaire, des citoyens employés dans différents secteurs tels les impôts, la poste et les télécommunications et autres services publics ont observé des journées de grève pour apporter leur soutien et pour dire non à la poursuite du mode de gestion actuel du pays.
A. Bouacha


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