Algérie

Refus d'utiliser la plateforme d'enseignement à distance: Grève «virtuelle» à l'USTHB



Un mouvement de «grève virtuelle» est en cours à l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB). Des enseignants suivis par des étudiants refusent d'utiliser la plateforme d'enseignement à distance WebEx de Cisco, mise en place par le ministère de l'Enseignement supérieur. Ce «mouvement» ressemble fortement à la grève de l'année dernière, «en soutien au Hirak», qui a prolongé l'année universitaire 2018-2019 à fin septembre pour éviter l'année blanche. Depuis trois ou quatre jours, samedi dernier précisément, des enseignants de plusieurs départements, dont les facultés de «Génie civil et Hydraulique», Maths et Informatique, ont annoncé à leurs étudiants via email qu'ils n'allaient pas utiliser la plateforme d'enseignement à distance et qu'ils préféraient «partager les cours et les exercices via un groupe sur Facebook» et «répondre aux questions des étudiants» via le même canal. Deux jours après, c'est des étudiants de ces facultés qui réagissent dans le même sens que les enseignants pour annoncer leur refus d'utiliser la plateforme WebEx. Les animateurs de la page du «Mouvement autonome estudiantin USTHB» estiment que cette plateforme fait «polémique», en raison principalement du fait qu'un «nombre important d'étudiants n'ont pas Internet, ni de smartphones, ni d'ordinateurs». Autre argument avancé par les étudiants de Génie civil et Hydraulique : «Les enseignants et les étudiants ne sont pas habitués à donner ou recevoir des cours via une plateforme numérique et n'ont pas l'expérience dans ce domaine». Néanmoins, la page du «Mouvement autonome estudiantin USTHB» a organisé hier un «vote» via Internet pour sonder les étudiants. Publié le jour même, le résultat du sondage de la faculté de Génie civil est : «la majorité écrasante est contre la reprise des cours via une plateforme numérique».Même démarche chez les étudiants des Maths et Informatique pour qui de nombreuses sections ont «voté» sur Facebook en faveur du refus de la plateforme. Entre-temps, aucun des enseignants qui avaient annoncé leur refus de la plateforme numérique n'a encore partagé sur Facebook les cours et les TD avec les étudiants.
Accès gratuit à plateforme aux étudiants
De son côté, le ministère de l'Enseignement supérieur (MESRS) annonce, par la voie du «Directeur des Réseaux et Systèmes d'information et de Communication universitaires», Mosteghanemi M'hammed, que les «opérateurs télécoms» proposent «un accès gratuit aux plateformes d'enseignement».
Dans une note adressée aux «présidents des conférences universitaires» et aux «chefs d'établissement», M. Mosteghanemi annonce que les «opérateurs téléphoniques se proposent d'offrir un accès gratuit aux plateformes d'enseignement à distance ouvertes au niveau des établissements universitaires d'enseignement». Il leur est demandé de lui communiquer les «URL (adresses web, ndlr) précises des plateformes et/ou espaces de téléchargement». «Dans un souci de rendre effective cette opportunité offerte à nos étudiants, dans les plus brefs délais, nous (opérateurs télécoms, ndlr) leur avons communiqué les adresses IP de tous les établissements. Cependant et afin d'éviter un engorgement des liaisons aux plateformes, ou des réseaux des opérateurs, il est nécessaire d'affiner le filtrage, en ne gardant que les accès aux ressources pédagogiques les plus prioritaires», lit-on dans le document adressé le lundi 6 avril.
«A cet effet, il est demandé à chaque établissement de me faire parvenir, au plus tard demain 7 mars 2020», ces URL «que vous jugez essentiels». «Les services logés sur le Cloud sont également concernés», précise la même note.
Le «Directeur des Réseaux et Systèmes d'information et de Communication universitaires» au MESRS recommande également aux enseignants «d'éviter de publier, dans le cadre des cours en ligne, des séquences vidéo gourmandes en bande passante, afin d'éviter un engorgement du réseau».


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