Refus d'impression du journal El Fadjr

La société d'impression d'Alger (SIA) refuse depuis dimanche d'imprimer le journal El Fadjr tant que ce dernier n'aura pas honoré ses dettes. Hadda Hazem, directrice de la publication du journal, qui a imprimé hier son journal en dehors de son imprimerie habituelle, crie au scandale et dénonce une décision politique.La société d'impression d'Alger (SIA) a décidé de ne plus imprimer le journal arabophone El Fadjr en raison de créances impayées. Le journal aurait 55 millions de dinars de dettes impayées. Une décision purement commerciale, se défend la société. Un argument que la concernée, Hadda Hazem rejette en bloc. Affirmative, elle dit que cette décision est liée à ses positions politiques en se prononçant contre le quatrième mandat pour le président actuel.Contactée, hier, la directrice estime que cette instruction n'émane ni du ministre de la Communication, ni du directeur de la SIA, lui-même. Ces derniers, dit-elle, ont tenté, lundi, premier jour de non-apparition du journal, de régler le problème. Même si depuis, souligne-t-elle, les deux personnes restent injoignables.«Lundi matin, Hamid Grine, ministre de la Communication et M. Mechtat, directeur de la SIA, m'ont promis de régler le problème et m'ont orienté vers le directeur financier de la SIA ; ce dernier ne veut rien entendre et exige que je paye la totalité de ma dette alors que nous avons signé une convention portant sur le règlement de la dette par échéancier», expliquait Mme Hazem.Selon elle, puisque le journal est solvable, la SIA n'avait aucun droit de prendre une telle décision. S'il s'agit d'une affaire purement commerciale, poursuit-elle, El Fadjr n'est pas le seul journal à avoir des dettes auprès de l'imprimerie mais une centaine de journaux sont dans la même situation.Jusqu'à hier, la responsable n'a eu aucune nouvelle et dit avoir porté l'affaire devant le tribunal. Pour elle, les alternatives ne manquent pas. «Ils peuvent fermer le journal mais ils ne réussiront jamais à me faire taire, il y'aura toujours une solution» affirme la responsable, qui menace d'entamer une grève de la faim.