Algérie

Réfugiées syriennes, un drame au quotidien


Réfugiées syriennes, un drame au quotidien
Sur les abords des grandes artères, dans les grandes surfaces ou tout simplement au milieu des voitures, des familles syriennes demandent de l'aide. Au fil des mois, elles sont devenues de plus en plus nombreuses. Souad, mère d'une petite fille, raconte comment elle s'est retrouvée à demander l'aumône à Alger alors que rien ne la prédestinait à une vie d'errance.Emmitouflée dans un long manteau noir, un foulard de la même couleur sur la tête, Souad a les traits tirés. Elle porte dans ses bras sa petite fille de deux ans.En cette fin de semaine, elle s'est installée au niveau du parking d'une grande surface. A chaque fois que des personnes passent à côté d'elle, elle entame à très grande vitesse le récit de sa vie. Elle raconte en quelques secondes son périple, ses malheurs. Pourtant, dit-elle, jamais elle ne pensait qu'un jour, elle se retrouverait dans une pareille situation. Elle raconte comment elle menait une vie ordinaire à Damas.Mariée à un commerçant, elle n'avait, dit-elle, jamais connu le besoin. Elle vivait heureuse. Mais les événements en Syrie se sont précipités.Les affaires de son mari tournaient au ralenti. Ils ne pouvaient plus se déplacer comme avant et au fil des mois, il avait perdu tout son réseau de distributeurs. La situation s'est détériorée davantage lorsque des soupçons ont pesé sur son mari. Des policiers frappaient souvent à leur porte pour embarquer son mari et l'interroger sur ses relations avec les opposants au régime.Souad assure que son époux n'avait aucune activité politique mais que la persistance des descentes policières les ont poussés à tout laisser tomber et à réfléchir à quitter la Syrie. Pourquoi l'Algérie alors ' Souad explique que des amis à eux avaient déjà fait le voyage avant eux et trouvaient que l'Algérie était une bonne terre d'accueil, que les Algériens étaient généreux avec les réfugiés.En arrivant, Souad prend toute la mesure de la difficulté de sa nouvelle situation. A son arrivée, la petite famille a été accueillie par des amis syriens déjà installés en Algérie. Il a fallu par la suite trouver une location. Avec l'argent que le mari de Souad avait pu économiser, la famille a pu avoir un toit décent sauf qu'avec le temps, leurs économies ont fondu comme neige au soleil. Dans l'incapacité de travailler, le couple est réduit à la mendicité. Tous les matins, il quitte la modeste chambre louée à Douéra pour se rendre selon les jours soit sur le parking d'un supermarché soit tout simplement sur l'autoroute. Portant une pancarte sur laquelle est inscrit «famille syrienne», le couple compte sur la générosité des passants. En fonction des jours, ils arrivent plus ou moins à récolter assez d'argent pour se nourrir, acheter le nécessaire pour leur petite fille. Une vie, qui selon Souad, ne correspond nullement à l'avenir qu'elle s'imaginait avoir.Actuellement, confie-t-elle, elle n'a pas idée de ce que sera sa vie dans les prochaines années. Son seul souci, c'est d'assurer une meilleure vie à sa fille. Elle n'a qu'un seul souhait, retourner chez elle, revoir sa famille, ne plus être obligée de mendier. Elle fond en larmes en évoquant cet avenir qui lui paraît si lointain et retourne à son « travail».


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