Algérie

Refoulés de Melilla, deux Marocains torturés à leur retour au pays



Deux Marocains refoulés par la Garde civile de Melilla ont été torturés pendant plusieurs minutes par les forces armées royales marocaines (FAR) à leur retour au pays, a dénoncé l'Association marocaine des droits humains (AMDH), appelant à l'ouverture d'une enquête sérieuse pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.Dans un texte publié sur sa page Facebook officielle, la section Nador de l'association marocaine a relayé le témoignage glaçant des deux citoyens marocains depuis leur refoulement à partir de l'enclave dirigée par l'Espagne jusqu'au moment où ils ont été reconduits au Maroc. «Vers 7h 30, le matin du 28 juillet, nous avons sauté la barrière et accédé à Melilla. Immédiatement nous étions arrêtés par la Guardia civile (force de gendarmerie espagnole) qui nous a ligoté les mains et reconduits en refoulement à chaud vers une porte de la barrière située à Taourirt au nord de Mariouari», racontent les deux citoyens marocains. «Nous avions été reçus par deux membres des forces auxiliaires qui nous ont livrés à 3 membres des FAR (Forces armées royales) qui nous ont conduits, les mains ligotées, vers un poste de contrôle à Taourirt. Dans ce poste, nous avons été torturés pendant 20 minutes par deux de ces militaires en utilisant leurs ceintures et pieds et les mains ligotées, ce qui nous a causé des blessures graves», ont-ils ajouté.
Un long calvaire
Evoquant la suite de leur calvaire, les deux Marocains ont affirmé «avoir été livrés aux gendarmes de la ville de Béni Chiker qui les ont libérés sans l'établissement d'aucun P-V». L'Association marocaine des droits humains, qui a fait état d'un dépôt de plainte accompagnée de certificats médicaux, a exigé «l'ouverture d'une enquête sérieuse pour faire toute la lumière sur cette affaire dont les victimes méritaient un comportement plus humain, étant donné qu'elles souffrent d'un handicap de vision (malvoyants)». En avril dernier, des centaines d'habitants de la ville de Boufakran, à la périphérie de Meknès au Maroc, avaient manifesté après le suicide d'un homme victime de violence policière. Avant de mettre fin à ses jours, le quadragénaire avait expliqué dans une lettre, que la raison de son acte vient en réponse à «la violence et les insultes» dont il a fait l'objet par deux agents des forces de l'ordre, assurant qu'il tient pour responsable les autorités locales et les «personnes qui l'ont insulté et battu». Fin juin, l'AMDH avait indiqué que «la pratique de la torture ou d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants est encore courante et largement pratiquée dans divers centres de détention au Maroc».
Dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée internationale de l'ONU pour le soutien aux victimes de la torture, l'association marocaine avait fait savoir que «les services de sécurité ont recours à ces pratiques lors d'arrestations et de détentions arbitraires, que ce soit au cours de la garde à vue, dans les prisons ou dans les hôpitaux psychiatriques et psychologiques, et lors de la répression des manifestations pacifiques et de l'usage excessif de la force pour les disperser».
R. I./AP


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