Algérie

Refoulement de Fella Ababsa d'Egypte: Les nostalgiques d'Oum Dourman montrés du doigt



Autres temps, autres mÅ“urs. Alors qu'aux lendemains du match qualificatif pour la Coupe du monde de football 2010, en Afrique du Sud, à Oum Dourman entre l'Algérie et l'Egypte, le syndicat des musiciens égyptiens décidait de rompre ses relations de coopération avec les artistes algériens, le refoulement de Fella Ababsa, aux premières heures de mercredi dernier, de l'aéroport international du Caire vers l'Algérie, a fait réagir Imen El Bahr Darwich le nouveau doyen du syndicat, en remplacement de Mounir Ouassimi qui avait décrété, à l'époque, les artistes algériens non-gratta en terre égyptienne.

La chanteuse algérienne, invitée à participer au vingtième festival de la musique arabe à Dar Al Opéra, a été refoulée vers l'Algérie après avoir été détenue près de six heures à l'aéroport international du Caire. Selon la version officielle, Fella Ababsa ne disposait que d'un visa d'entrée sans autorisation préalable, dite de sécurité, exigée à tout Algérien désirant se rendre en Égypte. Selon les autorités sécuritaires aéroportuaires, et après avoir terminé les différentes procédures de vérification d'identité des passagers du vol numéro 846 en provenance d'Algérie, le nom de la chanteuse a été découvert sur la liste. Après avoir examiné toutes ces données, il s'est avéré que Fella Ababsa était recherchée en Égypte pour une «affaire de moeurs», datant de 1996 avec une condamnation à 3 ans d'emprisonnement. Mais au-delà d'une affaire judiciaire, dont se défend l'artiste, estimant qu'elle a été victime d'un «coup monté», c'est la montée au créneau des différents acteurs de l'establishment culturel égyptien qui est à mettre en évidence dans ce dossier. Ainsi, la secrétaire générale du Festival de la musique arabe, Ratiba El Hafni, également directrice de Dar Al Opéra, s'est dite outrée par cette affaire, la comparant à celle du musicien feu Baligh Hamdi. Tout en assurant la chanteuse algérienne de son soutien indéfectible jusqu'à son retour en Egypte, Ratiba El Hafni lie ce refoulement aux passions nées après la fameuse rencontre d'Oum Dourman et la haine de tout ce qui est algérien qui s'en est suivie. « Apparemment, le match d'Oum Dourman, continue d'empoisonner les relations entre les deux parties et on ignore jusqu'à quand», a-t-elle notamment déclaré. Quant à Imen El Bahr Darwich, il a affirmé que le syndicat des musiciens égyptiens soutiendrait Fella Ababsa si ce qui s'est passé à l'aéroport du Caire s'avérait conforme au témoignage de la chanteuse algérienne. Ignorant les détails de l'affaire, il suspend son verdict aux «dépositions» des deux parties. Pour Fella Ababsa, ce qui s'est passé à l'aéroport international du Caire est une «mascarade», affirmant que la sécurité égyptienne l'a menacée d'emprisonnement pour une affaire vieille de 17 ans «montée de toutes pièces». Cet épisode dans les relations égypto-algériennes post Oum Dourman, si la version de Ratiba El Hafni, s'avérait la plus vraisemblable, jetterait un discrédit certain sur les assurances de Azzedine Fahmi, le nouvel ambassadeur égyptien, en place à Alger, depuis juin dernier, qui avait certifié que l'Egypte de la Révolution du 25 janvier, Å“uvrait à ouvrir une nouvelle page des relations bilatérales.

Rappelons que l'amorce d'une reprise progressive des relations entre les deux capitales a été consacrée par les retrouvailles entre Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de Football et son homologue égyptien. Après le caillassage du bus des joueurs algériens, la chasse à l'Algérien dans les rues du Caire après le sifflet final et le match couperet d'Oum Dourman et les représailles en Algérie, les médias égyptiens ont déclenché leur « sale » guerre tirant sur tous les symboles nationaux. Le match qualificatif pour l'Afsud avait dépassé le simple cadre sportif pour conduire à une presque rupture diplomatique si ce n'était le sang-froid des Algériens qui ont décidé de garder en place, au Caire, leur ambassadeur Abdelkader Hadjar.

Le pouvoir égyptien, alors en place, avait fait du résultat de ce match un tremplin politique pour l'aîné des Moubarak. Le clan présidentiel avait enclenché une campagne de dénigrement sans précédent contre les Algériens, un mois avant le match/retour. Tous les organes lourds officiels et leurs relais propagandistes, à chercher dans les networks égyptiens mais également arabes, ont grandement contribué à allumer et maintenir une flamme belliqueuse avant qu'elle ne se transforme en véritable brasier diplomatique après l'élimination de la formation égyptienne. Si le ton haineux et méprisant est monté graduellement en s'accentuant à l'approche de la rencontre du 14 novembre, il a basculé dans l'extrémisme lourdaud et naïf des va t'en en guerre convoqué sur les plateaux télé des chaînes égyptiennes.




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