Algérie

Réformes économiques



L?argent du pétrole L?embellie financière que connaît le pays fournit des motifs de satisfaction. Elle ne doit cependant pas faire oublier l?essentiel : la nécessité de mener à terme les réformes institutionnelles et structurelles initiées au début des années 1990. L?existence de ressources suffisantes est, en principe, un argument suffisant pour convaincre les décideurs économiques de poursuivre le travail. L?important matelas de devises dont dispose actuellement le pays devrait permettre, en effet, de rendre moins douloureux les effets pervers attendus de la poursuite des réformes. Tout le monde sait qu?une période de vaches maigres n?est pas un moment idéal pour réformer. Le maintien des prix du brut à un niveau élevé plaide également en faveur de l?option réformatrice. Erik de Vrijer, le chef de la délégation du FMI ayant séjourné la semaine dernière à Alger, a d?ailleurs invité l?Algérie à tirer profit de cette conjoncture favorable et à aller de l?avant dans ses réformes. M. de Vrijer a prévenu que la hausse enregistrée par les prix du pétrole pourrait ne pas durer. Une manière pour lui d?insister sur l?idée que c?est, pour l?Algérie, l?occasion ou jamais de se mettre à jour. Une chute brutale des prix du brut pourrait effectivement contrarier pour longtemps le développement du pays et compromettre les efforts déployés jusque-là pour rendre compétitive notre économie. Pour insister sur le caractère urgent de ces réformes, Erik de Vrijer a indiqué que l?Etat ne pourra plus compter, avec la réduction du droit de douane, sur la fiscalité pétrolière, et a suggéré de se mettre, dès maintenant, à la recherche de nouveaux filons fiscaux. Tout en se félicitant de la bonne situation macro-économique de l?Algérie, l?envoyé du Fonds monétaire international s?est ainsi fait un devoir de rappeler que la solidité économique d?un pays se jauge par la performance de son système bancaire, sa capacité à attirer les investissements et la vitalité du secteur privé. Autant de domaines où l?Algérie accuse des retards considérables. En omettant de parler du secteur public industriel, M. de Vrijer n?a certainement pas voulu atténuer l?effet du satisfecit accordé au gouvernement. En appelant les autorités algériennes à « accélérer les réformes structurelles et institutionnelles pour relever le taux de croissance », la délégation du FMI insinue néanmoins qu?il ne suffit pas uniquement de savoir bien compter ses sous pour monter une économie performante. Les 50 milliards de dollars mobilisés par l?Etat pour consolider la croissance économique montrent que le gouvernement a son plan pour parer aux incertitudes et anticiper sur les événements. Mais ce dont effectivement le gouvernement parle beaucoup sans pour autant entreprendre grand-chose sur le terrain concerne justement les réformes économiques. En ce sens, nombreux attendent du gouvernement de savoir pour quelle raison les choses n?avancent plus. Ou à défaut de dire qui bloque et pourquoi.


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