Lorsque les pays arabes via leur Organisation pour l'Education, la Science et la Culture (ALESCO) basée à Tunis, se réunissent pour parler réforme de l'éducation, il faut entrevoir une nécessité de réviser les programmes, de les adapter aux contextes proprement arabes et d'en faire un élément de stratégie pour le futur. Or nous sommes en droit de nous interroger sur l'existence d'une quelconque stratégie unifiant les pays arabes dans un but commun et lequel. A priori, et l'Histoire récente en témoigne, les pays arabes ne sont qu'un élément dans la stratégie de la mondialisation, au point où le rêve d'une nation reliant deux océans n'est bon qu'à alimenter une littérature devenue lassante à force de redondances, et inopérante quant aux effets sur les masses arabes. La confusion des discours politiques et religieux, l'inlassable attachement à une démocratie de façade faite pour éviter les foudres de l'Occident, ne produisent plus aucun effet sur une jeunesse qui porte de plus en plus son regard vers le Nord. Les gouvernants n'ayant pu assurer que leurs propres reproductions, paraissent pris au piège de la bonne gouvernance qu'ils tentent d'éviter par réformes successives. Celle de l'éducation venant en premier, que peut-on aujourd'hui proposer de plus à une population arabe qui a traversé péniblement les époques d'arabisation, celles des options de développement, celle de l'intégration à des modes de vie creusant les disparités, celle surtout des autoritarismes persistants. Rappelons que l'«Islamisme» diversement commenté, diversement compris et encouragé par tous les pouvoirs arabes, n'est qu'une conséquence des fermetures politiques où l'Education a joué le rôle primordial au détriment de l'émergence d'institutions réellement démocratiques. L'objectif de l'éducation n'était pas de former des générations de libre pensée, mais des adeptes des discours officiels sous le couvert des nationalismes du « chacun pour soi et la dictature pour tous ». Les livres scolaires en sont la parfaite illustration de l'Atlantique au Pacifique. Ce constat s'il venait réellement à être pris en charge bousculerait les tabous dont la levée devrait constituer la première des réformes. D'abord par une réelle liberté d'expression dont le déficit constitue la première cause de l'arriération dans tous les domaines. Ensuite par une pause dans la course vers des fortunes illicites puisées dans les cagnottes publiques. La réforme de l'Education selon les besoins de la mondialisation ne profitera qu'à mieux asseoir la mondialisation. Erreurs de concepts ou volonté de continuer dans des réformes sans sens profond ? La question demeure de savoir ce que l'on veut faire d'une Nation Arabe, de l'ALESCO et de tout ce qui permet de se divertir en se gargarisant de mots pendant que les urgences prennent leurs temps. De ce que signifie arabe de nos jours en dehors de la langue.
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Posté Le : 16/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahmed Saïfi Benziane
Source : www.lequotidien-oran.com