Algérie

Réformes bancaires et financières



La feuille de route de Djoudi Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a invité, hier, les banques publiques, à l’occasion d’une journée d’étude sur les réformes bancaires et financières, à prendre des risques et à s’impliquer davantage dans le financement domestique de l’économie. Dans une remarque de fond, le premier argentier du pays s’est laissé dire que «le marché bancaire appartient à ceux qui investissent et partagent des risques pour le financement domestique de l’économie et qui participent aux différents dispositifs de soutien à l’instar du microcrédit». Le premier responsable du département des Finances donne 10 jours aux patrons des banques publiques, des assurances et les intervenants sur le marché des capitaux, assistés par le DG du Trésor public ainsi que le délégué de l’ABEF, pour sortir des recommandations qui vont servir de compléments au programme de réforme, entamé depuis 2004, assorti de propositions de correction. Dans sa feuille de route, Karim Djoudi trace trois axes d’intervention où cette pré-évaluation est de mise. Il s’agit du secteur des banques, des assurances et la dynamisation du marché des capitaux. Le secteur bancaire, selon Karim Djoudi, a connu, depuis 2004, une certaine amélioration de la gouvernance, de l’offre de service, des systèmes de paiement notamment la traçabilité ainsi que des opérations de mise en partenariat public-privé. Mais, celles-ci pêchent, selon le ministre des Finances, d’un meilleur engagement permettant d’avoir un niveau de capitaux correspondant au marché algérien. «Il faut que les gens apprennent à prendre le risque nécessaire pour financer l’économie algérienne. D’autant plus que la place algérienne, soutient Djoudi, avec 15 à 16% de croissance des crédits à l’économie, est de plus en plus rentable affichant une croissance hors hydrocarbure de 6,4% et des indicateurs macroéconomiques au vert. Le marché bancaire, estime encore Djoudi, a évolué et gagné en maturité avec une panoplie de services dont le capital investissement, le leasing, ainsi que par la création d’une caisse de garantie des crédits à l’investissement. Interrogé, par ailleurs, sur l’éventuelle reprise du processus de privatisation du CPA, Djoudi prône toujours la prudence. Estimant que «la décision de gel qu’on a prise s’est vérifiée sur les marchés financiers en proie à une crise mondiale sans précédent». Aujourd’hui, ajoute-t-il, «peu de personnes pourraient nous contrarier ou nous porter tort quant à la démarche adoptée». Le ministre des Finances reconnaît que la crise sur le marché financier international tend à se propager sur l’ensemble des marchés européens qui augurent un risque de chute de croissance. Selon Djoudi, la relance du processus d’ouverture du capital du CPA interviendra au moment où les conditions seraient améliorées et la visibilité meilleure en ce qui concerne les pertes des institutions bancaires étrangères. La même approche, à savoir la prudence et une meilleure visibilité, a été prônée, hier, par le ministre des Finances, en réponse aux déclarations du week-end dernier du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur la chaîne de télévision France 24, qui n’a pas exclu que l’Algérie se dote de fonds souverains dans 4 ou 5 ans. Même si à partir des propos de Djoudi, on décèle néanmoins une baisse de ton sur cette question, en adoptant un profil bas lorsqu’il considère que les fonds souverains sont des fonds d’Etat qui s’investissent en actifs financiers. D’autant qu’il n’a pas cessé de dire que toute opération nécessite une prise de risque, certes après évaluation des marchés financiers. Abed Tilioua


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