Algérie

Réformer ou mettre le pays en danger '



Réformer ou mettre le pays en danger '
Dans leur principe guide, les réformes initiées par M. Bouteflika et formatées lors des Conseils des ministres du 2 mai et du 28 août de cette année, doivent être soutenues. Elles doivent l'être, sans pour autant occulter de justes critiques, par tous les patriotes soucieux d'éviter un scénario dévastateur, comme celui que connaissent plusieurs pays arabe qui comptent leurs morts chaque jour. Il peut paraître inutile de répéter des choses basiques, mais il faut que chacun prenne ses responsabilités devant l'avenir et la société. Ce que devient le pays n'est pas exclusivement la propriété du pouvoir, en bien ou en mal. Au sein des dirigeants, dans l'opposition, il y a rentiers, des antipatriotes purs et durs camouflés sous des vernis nationalistes, laïques, technocratiques, hyper libéraux ou sociaux-syndicalistes. Les masques ne trompent ni les grandes puissances, qui exportent vers l'Algérie pour des dizaines de milliards de dollars, ni les citoyens qui entendent désormais mettre «la pagaille» pratiquement partout, chaque jour. Alors attention à ce que la cocotte'.. Le Code de l'information propose des avancées qui sont, néanmoins, obérées par certains articles du Code pénal, des approximations «bafouilleuses», des «facilités» faites aux riches qui peuvent recruter un directeur de presse débutant dans le métier, et par d'autres contradictions à lever pour ne pas dénaturer une réforme porteuse. Dans un pays qui compte plus de quotidiens du matin que cinq capitales occidentales réunies, il y a une urgence : celle de faire fonctionner la publicité selon le marché, des normes universelles, pour assécher les bassins de prête-nom du député ou cadre supérieur propriétaire. La période dite «décennie rouge» est terminée alors que restent, pour polluer la démocratie, des journaux «supplétifs» de courants qui ont mis le feu au pays et qui continuent d'excommunier et de décerner les brevets du parfait musulman, du harki, du laïque, etc. La crédibilité des réformes va se jouer en grande partie sur les terrains de la presse, de la publicité et de l'audiovisuel (production et diffusion), de la liberté d'expression que veulent caporaliser des titres et des «khelatine» de bas étage, tétanisés par la moindre réforme et la plus petite ouverture. Demain, qu'à Dieu ne plaise, en cas d'irruption violente des populations, nombreux sont «les soutiens au programme présidentiel» qui fileront à l'anglaise ou se défausseront sur M. Bouteflika. Pour éviter de faire tomber l'Algérie dans un scénario catastrophe sinon dans un remake yéménite, égyptien ou libyen, l'urgence est de bâtir des consensus qui fédèrent autour des réformes. Le paysage en force, le monopole des uns et des autres sur l'économie, les médias ou le champ politique seraient les pires agressions contre le pays qui serait alors «colonisable» à merci sous une forme ou une autre. C'est à l'aune de dangers réels que seront mesurés les positions, les décisions, les déclarations et les actes de chacun. Réformer ou mettre le pays en danger '
A. B.


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