Algérie

Réformer les mentalités



Réformer les mentalités
C'est peut-être la plus difficile des réformes que celle qui consiste à faire changer les mentalités. Que de devoir rompre avec les idées reçues. Et de se voir tout simplement optimiste quant à la possibilité d'améliorer le rendement de chacun au travail, de gaspiller moins pour surmonter la crise qui nous est imposée par des facteurs externes. Du moins en partie, puisque la surdépendance aux hydrocarbures est le résultat de l'atrophie du système économique national. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal voit dans cette problématique un défi à relever. « La question n'est pas d'ordre économique ou financier. La question qui est très importante est celle du changement des mentalités », a-t-il affirmé, hier, à l'occasion de la rencontre organisée par le Conseil national économique et social (Cnes). Les mesures concrètes de réajustement d'une démarche économique et politique peuvent être prises par des lois et des règlements mais elles demeureront lettre morte si la discipline qui s'y rattache ne suit pas. « Avant les lois et les règlements, avant les budgets, avant les mesures de toutes sortes, nous devons opérer une véritable révolution dans nos modes de pensée et nos idées reçues », a prévenu le chef de l'exécutif. Il est d'autant inspiré de le réaffirmer que l'état d'esprit est au défaitisme. Un pessimisme que l'exécutif s'emploie à combattre en mettant l'accent sur les capacités objectives que conserve le pays face à la crise du marché pétrolier qui risque de s'inscrire dans la durée. Si la baisse des recettes extérieures est déjà suffisamment sensible pour l'occulter - elles ont dégringolé de 53 à 35 milliards de dollars -, la situation macroéconomique est meilleure qu'en 1986, période à laquelle il est fait référence pour situer l'ampleur des dégâts. Le Premier ministre voit dans la réalisation des infrastructures et les investissements consentis dans quelques secteurs des atouts non négligeables dans la préparation de l'environnement à la relance de l'économie. Associés aux décisions prévues dans la loi de finances complémentaire pour 2015 et celles prévues dans la loi de finances pour 2016, ces atouts traduisent la volonté de faire de la présente crise, un point de départ pour la construction d'une alternative au statu quo. Il n'est jamais trop dire pour bien faire. Sellal n'en pense pas moins. « Depuis l'indépendance et jusqu'à nos jours, notre économie est malheureusement fondée sur les hydrocarbures. La crise pétrolière peut constituer une occasion pour sortir de cette dépendance. On peut saisir cette occasion historique pour réorienter notre économie vers une économie nationale réelle fondée sur le travail et la création de richesse ». Pour atteindre l'objectif, il faut fixer un cap. La rationalisation des dépenses que prévoient très largement le projet de loi de finances pour 2016, les instructions en ce sens communiquées aux services de l'Etat, les mesures prises pour une meilleure maîtrise du commerce extérieur en agissant notamment sur le levier des importations, l'assainissement du segment informel de l'économie, l'encouragement de l'investissement productif, la réorganisation du tissu industriel, le maintien de l'effort de développement socioéconomique...en traduisent l'orientation. Il reste à fédérer les énergies de ceux qui y croient. C'est-à-dire de ceux qui auront accepté de changer de mentalité.




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