Réforme de l'orthographe algérienne

Sellal l'avait promis et l'Algérie est aujourd'hui en passe de goûter les fruits des premières réformes. En toute logique, c'est au niveau du langage que la dynamique a été enclenchée, le verbe étant à l'origine de l'action. Au niveau politique par exemple, on ne doit plus dire «Abdelaziz Bouteflika ou le président de la République», mais Son «Excellence le président de la République Abdelaziz Bouteflika», avec son titre, sa fonction, son nom et son prénom.C'est effectivement plus long, alors que la philosophie d'une réforme serait plutôt de faire plus court, d'aller plus vite, plus haut et plus loin, en gros comme la devise des Jeux olympiques. Mais l'essentiel étant de réformer, au niveau économique, on ne doit plus dire non plus «l'Algérie va s'endetter», mais «l'Algérie va lever des fonds sur le marché international pour impulser une nouvelle dynamique de développement». Si on perd de l'argent, on gagne à l'inverse des mots, comme dans cet autre exemple : il ne faut plus dire «des manifestants arrêtés et tabassés», mais parler de «gestion démocratique des foules dans le cadre de la loi et de l'esprit de la nouvelle Constitution promulguée par Son Excellence le président de la République Abdelaziz Bouteflika».A quoi sert le langage ' A créer du sens. A quoi sert l'orthographe ' A codifier le langage, comme par exemple dans cette phrase que le présentateur TV renvoyé connaissait par c?ur : «Son Excellence le président de la République Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu avec l'Excellent Premier ministre Abdelmalek Sellal pour faire le point sur les plans de restructuration mis en route pour un développement juste, durable et sympathique.» Cette phrase, avant la réforme de l'orthographe, était plus simple à énoncer et donnait à peu près ceci : «Le président Bouteflika a convoqué Sellal pour lui demander comment faire pour rester encore au pouvoir.»