Algérie

Réforme d'importation



Réforme d'importation
L'école algérienne va connaître une énième réforme, mais qui n'est pas annoncée comme telle. Et pour cause ! Elle ne sera pas le fruit du travail de pédagogues et spécialistes algériens, mais le produit d'une coopération algéro-française dans le domaine de l'éducation. Un programme d'action a été signé, hier, par l'Algérie et la France dans le cadre du partenariat entre les deux pays pour la période 2013-2017. Ce programme porte sur la consolidation de la formation des enseignants des cycles primaire, moyen et secondaire en langue française, mathématiques et didactique des sciences humaines, expérimentales et exactes. Il est également prévu l'évaluation systématique des élèves et la généralisation de la «guidance» scolaire, autrement dit l'orientation des élèves selon leurs capacités, aptitudes et v'ux vers la branche ou la formation professionnelle qui sied. Les deux ministères ont aussi convenu d'impliquer la direction générale de l'enseignement scolaire du ministère français de l'Education pour le renforcement des capacités algériennes en méthodologie de construction, d'implantation et d'évaluation des programmes d'enseignement. La partie française apportera également ses conseils pour l'introduction et l'utilisation des TIC dans les écoles algériennes et le système d'enseignement national. Le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba-Ahmed, indiquera que cette coopération aboutira à des actions concrètes comme l'évaluation de la formation et l'amélioration des manuels scolaires qui devront être adaptés aux nouvelles avancées scientifiques. C'est bien, c'est constructif. Mais une question demeure : pourquoi a-t-on attendu qu'un programme d'action algéro-français soit élaboré pour faire ce qui aurait pu être fait il y très longtemps et est réclamé - promis pour certaines revendications, depuis des années déjà ' Enseignants, pédagogues, psychopédagogues et même les parents d'élèves n'ont cessé de demander la révision des manuels et des programmes scolaires, sans jamais avoir eu la moindre réponse. On a lancé une réforme, mais elle a produit en route des avatars et elle a fini en eau de boudin. Il était question de faire entrer l'ordi, la lecture et la culture dans toutes les écoles. A ce jour, rien n'y est entré. Quant à ce qui en sort, il n'y a guère de quoi pavaner. Les derniers accidents qui ont eu lieu lors des épreuves du bac sont plus qu'indicateurs du niveau auquel est parvenue l'école algérienne. Et cette descente n'a pas commencé cette année ni l'année d'avant. C'est le produit d'une politique qui a été mise en place depuis près d'une vingtaine d'années, sans qu'aucun bilan ne soit fait. Mais nous cueillons aujourd'hui ses fruits amers : un cinglant échec et l'obligation de recourir à la coopération pour ressortir notre école du gouffre où nous l'avons précipité. C'est tout simplement déplorable, et révoltant. Car, l'Algérie a des cadres et des compétences qui auraient pu être non sollicités, mais juste entendus et écoutés quand ils disaient qu'on faisait fausse route et qu'on allait droit dans le mur. Il n'est pas trop tard'


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)