Algérie

Réflexions


«Glace: matière à réflexion.» Léo Campion
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, c'est-à-dire que vous n'êtes pas toujours accaparés par les soucis quotidiens, les démarches fastidieuses ou mesquines ou les courses banales... Enfin, tout ce qui fait que tous les jours se ressemblent, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. Je veux dire par-là, est-ce qu'il vous arrive de temps à autre de faire une halte au bord d'un chemin, de vous asseoir et de réfléchir un tant soit peu sur le sens de la vie ou bien sur la manière de vivre ce petit segment d'éternité qu'on appelle la vie. Moi, cela m'arrive très souvent: n'allez pas croire que je sois du genre à déclamer sur un ton plaintif «Etre ou ne pas être» ou bien à me préoccuper du genre de séjour que je ferai dans l'au-delà, quand la troisième Parque coupera le cordon ombilical qui me relie à ce triste monde. Non, ce n'est pas par jour de cafard que je pense un peu sur ma condition d'être humain. La question que je me pose souvent est celle-ci: quelle aurait été notre vie sans les progrès technologiques que nous connaissons aujourd'hui et tous les outils qu'ils ont mis à notre disposition et dont nous usons avec un détachement qui relève de l'inconscience' Je ne veux pas parler évidemment de la voiture qui ruine ou pollue, du téléphone portable ou de l'eau courante, du gaz de ville ou du réfrigérateur... Non, je pense seulement à ce qu'aurait été notre compréhension du monde si la presse n'existait pas. Qu'elle soit écrite ou parlée, radiodiffusée ou télévisée, elle est là tous les jours, dans les kiosques, dans la rue ou à la maison pour emplir une case qui se trouve quelque part dans notre tête. Qu'elle mente ou dise la vérité, qu'elle taise ou se répande sur un sujet important, qu'elle masque ou travestisse la réalité, la presse s'impose comme le thermomètre du monde pour un citoyen inquiet. Il y a évidemment l'envie de savoir comment va ce monde qui est secoué de multiples soubresauts, comment évoluent les nombreux conflits, économiques ou sanglants qui déchirent l'humanité. Et puis aussi les diverses tendances qui se dessinent dans des pays mieux ou moins nantis comme nous. En un mot, quelle est la place de ce pays dans le concert des nations. Evidemment, au temps de la chaîne unique, et de l'isolement artificiel dans lequel nous étions plongés, le matraquage quotidien nous faisait prendre les vessies pour des lanternes, mais aujourd'hui que la presse indépendante a déployé ses oreilles un peu partout, le lecteur peut faire la part des choses. Que la neige tombe plus que de coutume et que des villageois isolés se démènent pour survivre au froid et au déficit des voies de communication, le citoyen peut suivre et entendre au jour le jour les tribulations des chefs de famille pour se débrouiller une bouteille de gaz payée au prix fort... Qu'une émeute éclate au loin dans une commune déshéritée à cause d'un affichage de listes de bénéficiaires de logements rares et le citoyen compatit aussitôt à la douleur des frustrés en se remémorant le parcours du combattant (ou de l'épargnant) qui fut le sien... Il apprend par hasard dans un entrefilet blotti dans un recoin de page, qui échappe souvent à l'oeil distrait, le décès d'un grand nationaliste... dans une clinique parisienne et son coeur se déchire encore une fois de plus en pensant à ceux qui agonisent autour de l'hôpital à cause du manque de médicaments...
Cependant, il y a des informations qui le navrent profondément comme l'aventure de cette Néo-Zélandaise échouée quelque part dans un coin de cette terre que beaucoup cherchent à fuir par tous les moyens...
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