Algérie

Réflexion sur la réussite dans les banlieues



C'est pourtant le cas de Malika, personnage créé de toutes pièces par les auteurs, Mabrouck Rachedi et sa sœur Habiba Mahany, qui ont fait paraître aux éditions JC Lattès un roman intitulé La Petite Malika. En fait de roman, il s'agit d'un récit. Un peu comme le résumé d'une vie, de  l'âge de 5 ans jusqu'à 26 ans. Malika a constamment de la chance, elle flotte dans un éther subliminal où elle vit dans une quatrième dimension. Cela tient d'abord à  son intelligence hors normes, qui la place au-dessus de ses congénères de l'école de la cité de banlieue où elle y grandit comme un àªtre à  part. Elle trouve trop facile l'apprentissage scolaire, et en redemande sans cesse, jusqu'au jour où elle finira par atteindre l'accès d'une grande école post-universitaire, avec, ouvertes devant elle, les portes de la réussite. Sa maman, qui travaille durement dans des ménages, pour subvenir à  ses besoins, ne peut pas àªtre un bon exemple. Celui qu'elle admire plus que tout, c'est son grand-père Ali, qui est passé de simple ouvrier à  patron, tout en restant humain et au service des autres. Finalement, elle aussi sera marquée par l'altruisme, cette idée subtile de se mettre au service des autres. Elle finira ainsi par renoncer à  l'avancée sociale exceptionnelle qui l'aurait menée très haut dans la hiérarchie, pour revenir dans sa cité avec la mission d'apprendre aux enfants qu'il est possible de s'en sortir. Voilà qui est noble, mais qui ne fait certes pas un roman, car, comme on le dit si bien, tout le reste n'est que littérature et, justement, c'est ce reste qui manque dans cet ouvrage écrit à  deux et qui pêche parfois par légèreté, même si l'intention est d'y faire passer un message. On aurait aimé y trouver ce plus qui fait l'art romanesque, avec la psychologie des personnages mieux développée et des situations moins faciles. Parfois, les raccords ne se font pas, alors, on se contente de passer d'un âge à  l'autre au fur et à  mesure que Malika grandit. D'ailleurs, l'écriture, quand les auteurs font parler la petite Malika à  l'âge de 6 ans, est la même que quand elle en a 20. Bien sûr, on peut se contenter de l'objectif heureux et bienvenu des auteurs, donner corps à  une autre idée de ces zones qui font peur à  tout le monde.
Et là, bravo ! Mabrouck Rachedi n'en est pas à  son coup d'essai, puisqu'il a déjà publié Le Poids d'une âme, puis, dans la foulée,
Le Petit Malik, un peu sur le même registre déjà que La Petite Malika. Habiba Mahany avait déjà publié Kiffer sa race, en 2008. Cet ouvrage devrait leur permettre de toucher directement, dans les collèges et lycées, un public scolaire auquel cette histoire de la petite Malika peut donner à  réfléchir sur leur avenir en jachère.
                           
 


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