Algérie

Réflexion pour des mécanismes efficaces pour le recouvrement des avoirs



«Même si aucune région dans le monde n'échappe au détournement de fonds issus de la corruption, ce phénomène est beaucoup plus catastrophique pour les pays africains, au vu de son impact négatif sur l'investissement et le développement», a déclaré le directeur général de l'Afrique au ministère des Affaires étrangères, Sofiane Mimouni.Il participait hier à une journée d'étude sur «Le recouvrement d'avoirs : réalités et défis», organisée par l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC). Le mot d'ordre est de réfléchir à de nouveaux mécanismes «plus efficaces» pour le recouvrement des avoirs de la corruption. Il évoque la nécessité pour le continent de «revoir ses mécanismes de lutte contre ce fléau en vue de leur conférer davantage d'efficacité».
Pour le renforcement de la lutte et de la prévention contre ce fléau, M. Mimouni suggère de réfléchir, au niveau africain, à «la numérisation de trois secteurs principaux à savoir les banques, les douanes et le commerce extérieur». Il plaide, en outre, pour «l'activation des mécanismes judiciaires dans le cadre d'une action multilatérale permettant de parvenir à des solutions pratiques pour le recouvrement des avoirs dans le plus rapidement possible», surtout que les systèmes juridiques nationaux omettent souvent ce volet.
Evoquant des restrictions imposées par les partenaires, sous forme de principes à respecter comme les droits individuels et le secret bancaire, M. Mimouni estime que de tels aspects méritent d'être reconsidérés.
De son côté, l'expert Nabil Hattali, l'un des représentants de l'Algérie lors des négociations, entre 2002-2003, relatives à la Convention des Nations unies contre la corruption, il a évoqué les différentes entraves entachant ce document, notamment son article 51. «Nous avons rencontré une grande résistance de la part des pays du Nord quant aux mesures liées au droit des pays d'origine à récupérer leurs avoirs», a-t-il précisé, ajoutant que l'Algérie a pu néanmoins imposer son approche.
«L'approche algérienne avait recueilli l'adhésion de plusieurs pays, notamment arabes et africains, alors que 38 autres s'y sont opposés», précisant que «la majorité de ces pays constitue une destination privilégiée pour le détournement de fonds».
Pour sa part, le président de l'Association des autorités anticorruption d'Afrique (AAACA), Emmanuel Ollita Ondongo, a mis l'accent sur l'importance de la coopération continentale dans le domaine de la lutte contre la corruption en vue de développer les mécanismes de prévention de ce fléau. Soulignant l'existence du cadre juridique dans la plupart des pays africains, il déploré «la faiblesse» de l'application en raison d'«une justice non seulement non indépendante mais confrontée elle-même à la corruption».


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