Algérie

Réflexion Et Hypothèse Sur L'origine De L'or Dans Le Hoggar (sud Algérie)



Les gisements aurifères de type « orogenic gold » sont particulièrement importants, car ils sont partie intégrante de l’évolution de terranes connexes au cours de la collision. L’une des questions importantes qui se posent pour les shear-zones aurifères concerne l’origine de l’or et des fluides minéralisateurs (magmatiques, métamorphiques ou autres). Ces fluides sont supposés avoir lessivé les métaux à partir des roches sous-jacentes puis les avoir concentrés dans les zones de cisaillement dans des filons de quartz. Malheureusement, il n’existe pas un modèle unique en mesure d’expliquer toutes les observations faites à partir des gisements d’or orogéniques. Les données fournies par les études isotopiques aident à identifier à la fois la/ou les sources des métaux, et à déterminer les mécanismes responsables du transport qui ont conduit la concentration de l’or. Pour mieux préciser l’origine de l’or, il faudrait procéder à des études géochimiques ou isotopiques très fines qui tiendraient compte des valeurs de δ 34S et des rapports des isotopes du plomb des sulfures et des roches avoisinantes et / ou encaissantes. Pour illustrer ces affirmations, nous nous sommes inspirés d’un certain nombre de gisements dans le monde où l’origine des métaux en général et de l’or en particulier est plus ou moins déterminée, à l’exemple des gisements du Dôme-Mine (Canada), Yilgarn Craton (d’Australie), de Dahube, Mayum, Shonggang (Chine) et des Yellowstone (USA). Les seuls arguments de datation des minéralisations sont obtenus indirectement à partir de l’âge des roches et des assemblages liés aux altérations hydrothermales. En outre, les phénomènes d’enrichissement, de remobilisation ou de contaminations - quand ils existent - ne sont pas maîtrisés ou mis en relief. Il en est de même pour la chronologie des événements. à ce titre, les isotopes tels que le couple osmium-rhénium, le hafnium et les gaz rares comme l’hélium, l’argon peuvent être d’un apport important non seulement pour dater la minéralisation et établir une succession chronologique de tout événement minéralisateur, mais aussi pour confirmer les résultats obtenus par d’autres méthodes pour une meilleure compréhension de l’évolution des gisements aurifères. Dans le Hoggar, en Algérie, le problème de l’origine de l’or n’est pas en reste car aucune étude poussée n’a été consacrée à cette question sur la base de méthodes modernes, utilisant par exemple les isotopes du soufre, du plomb, le couple osmium-rhénium et les gaz rares. Les seules données disponibles concernent les isotopes du plomb des gisements de Tirek et d’Amesmessa et les résultats sont contradictoires. C’est sur la base de ce constat (et compte tenu de l’importance de la question pour l’établissement des guides de prospection ; notamment pétrologique), que nous proposons cette réflexion. Nous attendons de cette démarche comparative qu’elle permette de définir ou d’orienter les recherches futures dans le Hoggar, en tenant compte ou en s’inspirant des conclusions et résultats ainsi obtenus dans certains gisements de type orogénique, sur la base de l’utilisation des méthodes modernes et en particulier des résultats de l’étude des isotopes.

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