Algérie

Réflexion autour d'un patrimoine musical maghrébin



La poésie et la musique andalouse : l'école de Tlemcen «La Nûba, empreintes et perspectives d'avenir», tel a été le thème du colloque international, organisé au nouveau Palais de la Culture d'Imama de Tlemcen, les 13, 14 et 15 juin. Une rencontre où il n'a pas été aisé d'élaborer un tracé historique du répertoire des noubas, corpus musical connu du Nord du Maghreb et ce, en raison de la rareté des documents. Cependant, comme l'ont indiqué les différents conférenciers : «On ne peut, dans une première approche, la dissocier de la région de ''l'Andalousie, à  l'époque où les musulmans y avaient élu leur territoire .» Ainsi, l'on apprendra que les textes des noubas «portent la signature de poètes le plus souvent andalous, nés vers le XIe ou le XIIe siècle, et parfois antérieurement à  cette date». Mais ce qui est vrai, c'est que cet art nouveau est né en Andalousie au IXe siècle, et s'enrichit de la présence de savants et d'artistes de confessions diverses. Les villes, telles que Cordoue, Séville et Grenade, deviendront célèbres pour leurs productions musicales. Et c'est l'arrivée de Airyâb (789-852) qui marquera l'avènement de cette musique. Laquelle se développera avec Ibn Badjdja (1070-1138) de son vrai nom, Bakr Ibn Al Sâyigh. Alâ, sanâa, malouf… Née donc dans le Sud de l'Espagne, cette musique étalera ses tentacules dans plusieurs villes du Maghreb. Toutefois, dans cette région, elle prendra plusieurs formes et appellations différentes, comme par exemple : «'âlâ au Maroc, çan'a pour Tlemcen et Alger, et malûf pour Constantine, Tunis et la Libye.» Toujours est-il que pour la précision, ces répertoires attestent de l'importance donnée à  ce genre musical : la nouba. Par exemple : âla fait référence à  un instrument dans sa forme la plus recherchée, çan'a veut dire «œuvre élaborée et le malûf signifie composition ou ce que l'on s'est habitué à  écouter, si l'on se fie aux deux versions existantes. Dans ce colloque, les différents orateurs qui se sont relayés ont parlé des «anomalies rythmiques dans le m'saddar constantinois» des «questions à  propos de Rouanet, Bartok et quelques autres…» de la nouba tlemcénienne, et la ville de Béjaïa, l'exemple de Sadek El Bedjaoui, des réflexions autour du patrimoine musical andalou à  Tlemcen. Quant à  Sabeha Benmansour, professeur à  l'université Abou Bekr Belkaïd, elle a présenté une communication sur le «Texte musical andalou : entre tradition et modernité», où elle revendiquait haut et fort la tradition telle que «nos prédécesseurs ont tenté de nous la transmettre, qui est sûrement la meilleure façon d'assurer sa possible inscription dans la modernité». Il faut noter simplement que les participants à  ce colloque ont fortement déploré l'absence des invités de Libye et de Syrie entre autres, pour des raisons de guerre civile dans ces pays…
 


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