Algérie

Reflet culturel Le CD MP3 entre droits d'auteur, le piratage et l'utilité



Le marché du CD se débat entre le formel et l'informel. Cette dernière forme commerciale souterraine s'est imposée avec un envahissement tel qu'elle est devenue presque impossible à contrôler. La vente des CD de l'informel se fait au grand jour. Une multitude de produits dans tous les choix sont étalés le long des trottoirs au vu et au su de tous. Le marché formel quant à lui est plus que déstabilisé. Il est supplanté et phagocyté pendant que la loi, elle, est défiée et bafouée. La perte est globale car elle est répercutée entre les producteurs dûment installés, les artistes qui voient leurs droits sensiblement réduits, l'Office des droits d'auteur (Onda) qui a déjà injustement perdu son siège et l'administration fiscale à qui les prélèvements échappent. Par contre, le gain (et quel gain !) revient souvent à quelques personnes qui, dotées d'un minimum d'équipement informatique et de matériel de reproduction et de reprographie, dupliquent à profusion et à la chaîne de leurs journées ce qui est convenu d'appeler le CD MP3. Mais un marché informel quelles que soient sa nature et sa forme ne peut exister et avec une telle ampleur s'il n'y avait pas d'une part autant de consommateurs et d'appareils lecteurs du support piraté d'autre part. Et s'il y a une si forte consommation sans cesse grandissante et orientée vers l'informel cela signifie qu'il y a au moins un besoin insuffisamment satisfait par les produits réglementaires. La technologie se fait donc et également complice du constat. Il est vrai qu'une compilation de plus de 150 chansons à la fois d'un même artiste ou composée d'un cocktail d'artistes dans un même et seul CD vendu à un prix très bas ne peut être qu'alléchante. Mais on peut également penser que le MP3, de part ses grandes capacités d'enregistrement, permet de ressusciter des voix que l'on croyait à jamais éteintes. Certains d'entre eux ne sont plus de ce monde, d'autres sont trop âgés pour se relancer. Ils n'ont pas eu l'avantage de disposer et de connaître les prouesses technologiques actuelles qui auraient mieux promu leurs productions. De plus, nos médias audio et télévisuels ne les ont pas choyés. Quant à la relève, précisément dans le domaine artistique de la chanson, elle est différemment appréciée des uns et des autres. Nous sommes donc face à une réalité désavantageuse pour les uns, rentable pour d'autres, utile pour le public et incontrôlable efficacement par l'Onda en raison des faibles moyens de vérifications dont l'office dispose. Comment faire alors ' Y a-t-il une solution médiane qui pourrait satisfaire tout le monde ' Laisser faire ' Cela reviendrait à légaliser le piratage. De toute évidence ce fléau est devenu une pratique mondiale qu'aucun pays et qu'aucune technologie n'ont pu juguler à ce jour. Le dilemme est forcément évident et la question reste posée.
A. A.
(kocilnour@yahoo.fr)


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