REFLET CULTUREL De nos intellectuels à l'étranger

Il est heureux de constater que nombre de nos intellectuels et cadres aient été primés à l'étranger et auxquels des distinctions de dimension internationales leur ont été décernées. Tels écrivains sont nominés par des institutions et de grandes académies avec d'honorables prix. Tels scientifiques ont été consacrés comme de grandes compétences. D'éminents professeurs enseignent dans les plus grandes et prestigieuses écoles d'outre-mer. Les cas sont nombreux pour être tous cités ici. Ils ont presque tous fait leurs premières classes au pays mais l'écho de leur réussite s'est fait plutôt entendre à l'étranger où ils ont pu trouver de nouvelles opportunités qui leurs ont permis de se développer encore davantage. Nombre d'entre eux ont tentés tout de même des retours pour essayer de servir le pays mais leur culture de l'intelligence a buté toutes les fois sur la culture de la négation du savoir. Cependant cette intelligencia algérienne installée en outre-mer semble ne pas influer ou pas suffisamment sur la situation intérieure du pays, surtout celles de nature politique, de part leur statut comme cela se passe ailleurs où des intellectuels ont influé sur le cours des événements et même renversé des régimes politiques. Deux simples journalistes ont détrôné un président des Etats-Unis. Nos intellectuels n'accompagnent pas efficacement ni même durablement les citoyens dans leurs nombreuses revendications politiques, sociales et économiques. Leur engagement reste encore timide lorsque la résignation ne vient pas achever le maigre espoir restant. La férocité du désespoir vécu durant un intervalle de temps passé au pays apparaît comme la raison de leur relatif immobilisme. Pourtant l'intellectuel a comme mission d'anticiper sur les problèmes de sa société, d'éveiller et de guider le peuple vers des situations lui permettant de vivre dans une ambiance émancipatrice. 'Un intellectuel doit accepter de se mouiller, d'être diabolisé. L'intellectuel prend position, s'indigne ou applaudit", dira pour sa part une collègue journaliste. Nous sommes assez loin de ces dispositions et cela semble n'être chez nous qu'une vue théorique. Nos intellectuels doivent faire vite car l'histoire n'oublie pas de fermer ses portes au crépuscule des relâchements... alors il sera trop tard pour agir.
A. A.
kocilnour@yahoo.fr