Larévision de la Constitution est chose acquise et la seule incertitude qui demeuresur le sujet est de savoir quel processus choisira le président de laRépublique pour la réaliser. Par la voie référendaire ou celle du Parlement ?Dans sa déclaration en clôture de la session des travaux de l'APN, le présidentde cette institution a laissé entrevoir que ce pourrait être cette secondealternative qu'emprunterait la révision de la loi fondamentale.Lerecours à la voie parlementaire est tout ce qu'il y a de légal et offre desurcroît l'avantage d'éviter à l'initiateur du projet la déconvenue d'unboycott populaire toujours possible dans l'option référendaire. Ce n'est pas àl'APN ou au Sénat que Bouteflika risque de rencontrer une oppositionsignificative à l'amendement de la Constitution qu'il projette. Dans les deuxchambres, il dispose des majorités nécessaires à l'adoption, à travers lesgroupes constitués par les élus des formations de l'alliance présidentielle,auxquels se joindront au moins ceux dits «indépendants», qui, bien qu'élus souscette étiquette, se réclament tout autant que leurs homologues de l'alliance dusoutien à la politique et au programme de Bouteflika.Ilreste que l'option parlementaire, pour aussi légitime et légale qu'elle soit,fera que les adversaires du projet de révision auront argument pour laprésenter comme l'aveu patent de la crainte qu'a le pouvoir de l'expressiondirecte de la volonté populaire.Selonnos sources, Bouteflika ne serait pas très chaud pour un processusparlementaire à sa révision de la Constitution, et de ce fait, songe toujours àorganiser le référendum populaire dont il a fait expressément état dans son discoursde juillet 2006, quand il a annoncé son intention d'aller à la révision de laConstitution.Laperspective référendaire n'enchante pas toutefois les conseillers de sonentourage, ni même les états-majors des partis de l'alliance présidentielle, etcela à l'analyse du comportement abstentionniste récurrent de la majorité del'électorat dans les précédentes consultations populaires. Ils feraient pourcette raison le forcing auprès de lui pour le convaincre de renoncer àsoumettre à référendum la révision de la Constitution en faisant valoir qu'untaux d'abstention élevé en cette circonstance entacherait inévitablement salégitimité.Bouteflikapourrait néanmoins ne pas tenir compte de ce conseil de prudence, carl'acceptant, il donnerait crédit aux assertions qui donnent sa popularité enperte de vitesse et une majorité de citoyens mécontents de sa politique et deson bilan. La déclaration faite hier par Ziari à la clôture de la sessionparlementaire est une invite faite au Président à ne pas opter pour cettedémarche hasardeuse.Maiss'il doit y renoncer, Bouteflika ne le fera pas avant de prendre la températuredu pays sur son projet. Ce qu'il fera notamment en multipliant ses «visites detravail et d'inspection» dans le pays, mais aussi en prenant l'avis de sourcesdont les conseils sont moins intéressés que ceux émanant des cercles partisansde l'alliance et des associations de soutien à sa personne.
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Posté Le : 29/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com