Algérie

REFERENDUM CONSTITUTIONNEL EN EGYPTE L'opposition accuse les islamistes de fraude


L'opposition politique égyptienne, qui a fini par abandonner le front de la contestation à travers la manifestation de rue et accepter le principe de l'isoloir pour solder ses comptes politiques avec le président Morsi et les Frères musulmans, a contesté, samedi, la régularité du référendum. Elle a accusé les Frères musulmans de fraude.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Le président égyptien, Mohamed Morsi, s'en est finalement bien sorti dans le bras de fer qui l'a opposé à la principale force politique de l'opposition dans le pays, le Front du salut national (FSN) présidé par El Baradei. En tout cas, il est moins troublé par la perspective politique que durant les jours où l'opposition occupait place Tahrir et bivouaquait jusque sous les balcons de son palais présidentiel. L'opposition a peut-être perdu la bataille dès le moment où elle a souscrit à la règle du jeu fixée par Morsi, à savoir rivaliser autour du projet de Constitution par le biais des urnes. Samedi, alors que le vote se déroulait dans le calme, en dépit de vives tensions, l'opposition a crié à la triche des Frères musulmans qui, selon elle, chercheraient à truquer les résultats. «L'étendue des infractions (…) indique une volonté claire de truquer la volonté des électeurs de la part des Frères musulmans, dans le but de faire passer la constitution de la confrérie», a accusé le FSN dans un communiqué rendu public samedi après-midi. Le Front, principale coalition de l'opposition politique égyptienne, a noté que les violations ont été constatées dans tous les gouvernorats par le biais de moyens en grande partie similaires. Selon l'opposition, les Frères musulmans ont enfreint la règle du jeu et la loi en poursuivant à mener campagne en faveur du «oui» hier samedi encore. Le FSN a appelé les instances concernées à assumer leurs responsabilités pour garantir la transparence du référendum et a renouvelé son appel au peuple égyptien pour dire «non» au projet de Constitution. Le vote d'hier samedi a concerné 10 gouvernorats sur les 27 que compte l'Egypte. Le Caire et Alexandrie, principales villes où la contestation populaire est vive et significative, font partie des gouvernorats qui ont voté hier samedi. Le reste des gouvernorats votera le 22 décembre prochain. Si, au final, le «oui» l'emporte, l'Egypte se dotera alors d'une Constitution d'inspiration islamiste. Dans le cas contraire, le résultat du référendum se lira comme un désaveu politique à Morsi qui aura alors non seulement reculé sur ses tentations à s'arroger le pouvoir absolu mais aussi perdu de son aura. Auquel cas, la crise politique qui secoue le pays s'aggravera. Notons que le référendum a vu une présence sécuritaire renforcée, notamment celle de l'armée autorisée par Morsi à accomplir des missions de police. Le scrutin qui, jusque dans l'après-midi d'hier, s'est déroulé sans troubles, n'est pas à l'abri d'incidents, notamment dans la ville d'Alexandrie qui a vécu un vendredi fort violent.
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