Algérie

Référendum au Sud-Soudan : L'Egypte et la Libye ont peur de l'onde de choc



Référendum au Sud-Soudan : L'Egypte et la Libye ont peur de l'onde de choc
Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi qui se sont entretenus longuement dimanche sur le Soudan qui risque une partition dès le 9 janvier 2011, seront aujourd'hui à Khartoum pour rencontrer Omar El Béchir et Salva Kiir. Le Caire et Tripoli ont peur du «risque de contagion» et des «dommages collatéraux» de cette sécession. Dont celui de constituer un premier accroc à  l'intangibilité des frontières sur le continent après  l'Érythrée qui a arraché par les armes son indépendance en 1993 à  l'Ethiopie. Nous avons tous un Nord et un Sud. Si on accepte l'éclatement du Soudan, l'effet domino sera inévitable et ce serait une catastrophe pour le continent», déclarait, en avril dernier, le président tchadien Idriss Déby Itno. Selon Nafie Ali Nafie, un conseiller du président du plus vaste pays d'Afrique, le Sud qui aura le 9 janvier le choix entre le maintien de l'unité avec le reste du Soudan ou la sécession, se prononcera «Â très probablement»Â  pour son indépendance. «Nous ne devons pas nous faire d'illusions (...) nous devons reconnaître les faits et la réalité», dit-il reconnaissant que «tous  les efforts pour maintenir l'unité avec le Sud ont échoué» devant la détermination des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et les puissances occidentales qui encouragent la population à  voter pour la sécession. Khartoum et Juba, la capitale sudiste, qui discutent depuis juillet dernier de quatre enjeux post-référendaires clés (citoyenneté, partage des ressources naturelles, dont le pétrole, sécurité, et respect des accords internationaux, y compris la dette extérieure et la répartition des eaux du Nil), tardent à  trouver un terrain d'entente sur la question d'Abyei, une région pétrolifère revendiquée par les deux parties. Résultat des courses : le référendum prévu initialement pour le 9 janvier prochain, soit à  la même date du premier, a été reporté sin die. Outre ce retard qui pourrait remettre en cause à  n'importe quel moment la tenue du référendum, point-clé de l'accord de paix de 2005 qui a mis fin à  22 ans de guerre civile entre le Nord, musulman, et le Sud, chrétien, un conflit ayant fait environ deux millions de morts, les Egyptiens et les Libyens ont peur de la continuelle dégradation des relations Nord-Sud. Depuis peu, les armées des deux parties s'accusent mutuellement d'actes hostiles aux frontières. Le Comité militaire conjoint pour le cessez-le-feu (CJMC), un organe formé des armées sudiste, nordiste et des casques bleus, qui s'est réuni mardi et mercredi à  Juba, au Sud-Soudan, pour faire la lumière sur ces allégations, a reconnu que des bombardements  aériens ont eu lieu les 6, 8 et 9 décembre dans la région de Bahr al-Ghazal occidental. En cas de dérapage - un scénario probable tant les intérêts des grandes puissances sont énormes - Juba optera pour une déclaration unilatérale d'indépendance et Khartoum pour…une reprise du conflit. Même la fin du caractère «multiethnique»,  multiculturel» et «multiconfessionnel» de l'État soudanais consacré par l'actuelle Constitution qu'El-Béchir promet de réviser pour consacrer la Chariâ, comme seule source du droit, et l'arabe comme  unique langue officielle - les deux millions de sudistes installés au Nord seront contraints à  rejoindre le Sud - et la situation actuelle au Darfour, donnent  des insomnies aux responsables égyptiens, libyens et …tchadiens. 5 ans après les accords de paix et à  deux semaines du référendum, ils se proposent pour «aider» les Soudanais à  régler leurs différends. Notamment sur la répartition des recettes du pétrole dont  80% de la production est située dans les 580 000 km² du Sud.


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